Au Sénégal, ils sont cinq en lice pour l’élection présidentielle du 24 février prochain : le sortant, le président Macky Sall, Idrissa Seck, Madicke Niang, Issa Sall et Ousmane Sonko. Cette semaine, à un mois du scrutin, RFI vous présente chaque jour l’un des candidats à la magistrature suprême. Ce lundi 28 janvier, Ousmane Sonko : étoile montante de la politique aux positions tranchées, il prône par exemple la sortie du franc CFA.

« Tchouraï yu Deum », « l’encens qui fait partir les mauvais esprits ». Ousmane Sonko a utilisé récemment cette expression pour parler de lui. Prouver qu’il ne vient pas du sérail, que sa politique, s’il est élu, sera différente, basée sur la transparence et la solidarité. C’est l’argument numéro un du cadet de cette élection.

A 44 ans, Ousmane Sonko, qui est né à Thiès et a grandi en Casamance, met en avant son parcours. Major de sa promotion à l’ENA, il a fait sa carrière à l’Inspection générale des impôts où il a créé très tôt, en 2005, le premier syndicat de cette institution. Et c’est via cet organisme qu’il a développé son réseau et dénoncé les abus, la corruption au sein du pouvoir actuel. Au point d’être radié en 2016 pour manquement au devoir de réserve.

Ousmane Sonko a su très vite rebondir en lançant son parti et remporter sa première victoire politique en devenant député un an plus tard en août 2017.  Ses détracteurs le jugent trop jeune, sans expérience. « Je n’ai jamais rencontré un chef d’Etat en exercice », admet le candidat qui rêve d’un débat avec le président Macky Sall.

Le changement pour ses sympathisants

L’université de la capitale a toujours été un vivier politique. Toutes les tendances y sont représentées mais, ces derniers mois, les sympathisants d’Ousmane Sonko y sont de plus en plus nombreux.

Pour El Hadj Amadou Diop, étudiant, le candidat incarne le changement : « Nous pensons qu’Ousmane Sonko ne va pas diriger comme les autres. Une petite partie des Sénégalais exploite la quasi-majorité des Sénégalais. C’est ça qu’Osmane Sonko prône à changer ».

Changer le système, le mode de gouvernance, en donnant notamment moins de pouvoir au président, c’est l’un des axes de campagne d’Ousmane Sonko : « Il n’y a qu’une seule institution en réalité, c’est l’institution présidentielle. Vous ne pourrez jamais construire une démocratie sur cette base, parce que vous n’avez plus de justice, de pouvoir législatif, les politiques publiques ne sont pas soumises au contrôle. Et ça, c’est l’un des grands problèmes de notre système ».

La transparence, la solidarité sont au cœur du pacte qu’Ousmane Sonko propose aux électeurs. S’il s’est fait rapidement un nom, le verdict des urnes décidera de la suite de sa carrière politique.

rfi