Cheikh Ibrahima Niass dit Baye, fondateur de la CHEIKH MOUHAMADOU AKHIBOU, ABDOUL AHAD, OUMOUL KHAIRY, OUMOUHANI…
Sur les traces des héritiers de Baye Niass Fayda Tidianiya possède de nombreux fils. Outre El Hadji Abdoulaye Ibrahima Niass dit Papa Ass, khalife de 1982 à 2001, Cheikh Ahmadou Dame Niass de 2001 à 2012, Cheikh Ahmed Tidiane Niass de 2012 à 2020, Mouhamadou Mahi Nias, actuel khalife, Mouhamadou Baba Lamine Niass, feue Seyda Mariama Niass et autres, Cheikh Al Islam a laissé sur terre un bon nombre d’héritiers presque méconnus du grand public.

Cheikh Mouhamadou Akhibou Ibrahim Niass. Né en 1941 à Médina Baye, Cheikh Mouhamadou Akhibou Ibrahima Niass vit loin des mondanités. Réputé très discret et affable, il mène en toute tranquillité ses activités. Grand érudit et fin connaisseur de la science islamique et du mysticisme, il œuvre, à sa manière pour le rayonnement de la communauté Niassène. Après sa mémorisation du Coran à l’âge de 13 ans, il s’est rendu au Maroc puis en Egypte pour approfondir ses connais- sances. Une pérégrination sanctionnée par l’obtention d’une licence en histoire et géographie en langue arabe en 1976. «C’est un grand agriculteur doublé d’un enseignant du Coran. Il dispose de champs dans plusieurs localités du Saloum, à Keur Assane Diassé, Missirah, Taïba Niassène, etc.», renseigne son homonyme et petit-fils de Baye, Hakhi- bou Niass. Avant d’ajouter : «Il passe son temps à lire le Coran. Il est le deuxième vice-khalife. Il vient juste après Baba Lamine Niass. Son message à la jenesse, c’est l’éducation, le travail et la pratique de l’islam».

D’après Cheikh Moussa Sokhna, son disciple, Cheikh Mouhamadou Hakhibou est de la même mère que Seyda Fatoumata Zahra, maman de Imam Assane Cissé, Cheikh Ahmed Dame et Seyda Oumoul Kaïry. «Un jour Baye avait demandé à Baba Lamine Niass de l’enregistrer pour qu’il entende sa voix parce qu’il était surpris de sa timidité», renseigne-t-il.


Cheikh Abdoul Ahad Ibrahima Niass, l’interprète du Coran en Haoussa. Après un passage en Mauritanie, un retour au bercail en 1988 et un voyage en Arabie Saoudite, Cheikh Abdoul Ahad Ibrahima Niass s’est définitivement installé au Nigéria.

Dans ce pays, il tient sa zawiya et mène plusieurs activités, notamment l’enseignement du Coran. Effacé, il est né en 1965 d’une mère sénégalaise du nom de Fatou Diop. Il a débuté son éducation religieuse, comme tous les fils de Baye, au daara Sheybani avant de se rendre à Keur Maba. «Il a mémorisé le Coran au lendemain du rappel à Dieu de son père», informe Omar Ibn Khatab Niass, petit-fils de Baye. D’après ce dernier, le marabout faisait une navette entre la Mauritanie et le Sénégal jusqu’en 1988. A son retour, il fonde avec des disciples de son père un dahira pour s’installer à Médina jusqu’à 1992. «Après, il se rend en Arabie Saoudite au domicile de Baba Lamine Niass pour approfondir ses études. Quelques années plus tard, il décide de poursuive son voyage au Nigéria. Il vit dans ce pays où il tient sa Zawiya. Il interprète le Coran en Haoussa dans ses tafsirs. Ce qui impressionne tout le monde. Plusieurs personnes ont vécu au Nigéria sans comprendre cette langue. Il a une connaissance approfondie sur cette langue», laisse entendre notre interlocuteur. Chaque année, renseigne des sources, il célèbre le Gamou à Médina Baye. Homme social, selon des témoignages, il passe tout son temps à as- sister les personnes démunies et œuvrer pour la paix et la concorde. Il fait des tournées partout dans la sous-région, Soudan, Cameroun, Mali, Burkina. «Il est très connu dans ces pays. Il fait deux mois de trajet pour assister au Gamou de Médina Baye par voie terrestre. Il est très effacé. Il est le frère de Serigne Nazirou Niass, Seyda Yaye Mame Astou Diankha, Cheikh Moul Amina Ibrahima Niass, patron de l’institut islamique», fait savoir Omar Ibn Khatab Niass.

Seyda Oumoul Khaïry Niass, l’entrepreunariat dans le sang

29 juillet 1941 à Kaolack, Seyda Oumoul Khaïry a mémorisé le coran à l’âge de 11 ans. Sa simplicité, son ouverture d’esprit, son dynamisme forcent le respect. Épouse de Cheikh Aboubacar Hassoumi de Kiota au Niger, Saïda Oumoul Khaïry a mis depuis plus de quatre décennies son savoir et son savoir-vivre à la disposition de sa communauté. Elle l’entrepreneuriat, souffle-t-on, dans l’âme. Elle a contribué à l’éducation et à la formation coranique de plus 600 femmes dans plusieurs pays d’Afrique. Elle a créé deux complexes scolaires Franco Arabe à Kiota et à Niamey. Elle avait également fondé l’Association Islamique, Jamiyat Nassirat-Dine qui a ouvert un centre de formation en couture à Niamey et trois centres féminins d’alphabétisation fonctionnels en collaboration avec l’Unicef Niger. Elle s’est aussi dotée d’une mutuelle d’épargne et de micro crédit pour les femmes dé- nommée «Bourkine Tarey» à Kiota, un groupement féminin appelé «Margou Ka Zaama» à Kiota, etc. Ses principales activités, outre l’enseignement du Coran, tourne autour du maraîchage, l’artisanat (travail du cuir), le tissage, le micro-crédit féminin, l’élevage.


Seyda Oumouhani Ibrahima Niass.


Née en Angleterre en 1963, Seyda Ou- mouhani Niass vit au Nigéria, après un bref retour au Sénégal. C’est son père, Baye Niass qui avait demandé à ce qu’elle soit rapatriée au Sénégal à l’âge de six ans pour étudier le Coran. Suite au rappel à Dieu de son père, à l’âge de 13 ans, elle s’envole pour le Nigéria avec sa maman qui avait décidé de rentrer car étant Nigériane. Une fois dans ce pays, elle s’inscrit à l’école avant que quitter quatre ans après pour se consacrer à l’approfondissement de ses études en sciences islamiques. Sur ses rapports avec son père, Seyda Oumouhani Niass déclare l’avoir vu pour la dernière fois une nuit, dans sa chambre à Médina. «Il avait fait appel à moi pour me demander mon niveau d’études. Ma mère était partie au Nigéria. Il me demande à qui ma maman m’avait confiée avant d’aller en voyage. Il a prié pour moi et me fait savoir qu’il va en voyage, mais à son retour, il va organiser une cérémonie de mémorisation du Coran», confie-t-elle. Un entretien qui n’aura pas lieu. Elle dispose d’une zawiya et d’une fondation au service des orphelins et enfants de la rue.