Madiambal Diagne, président de l’Union internationale de la presse francophone (UPF), a ouvert les 50es Assises de la presse francophone ce mardi. Il a rappelé que c’étaient les troisièmes assises organisées au Sénégal. Madiambal Diagne a félicité le président Sall pour ses réalisations depuis son accession au pouvoir. Il a promis que la question sur leur responsabilité professionnelle et éditoriale autour du thème, « Médias, paix, sécurité » ne manquera pas d’être au cœur des échanges. Mais, le Président de la République, Macky Sall a pensé à l’environnement légal et réglementaire qui encadre l’exercice des droits et libertés publics. Il estime que la liberté de presse, elle-même, est tributaire des conditions indispensables à son exercice.

 

Le président de l’Union internationale de la presse francophone (UPF), Madiambal Diagne s’est incliné, lors de l’ouverture des 50es Assises de la presse francophone, devant la mémoire de «quelque 140 journalistes et collaborateurs de médias tués au cours de l’année 2023, dans le cadre de leurs fonctions ». Estime qu »il a le devoir de « rétablir la vérité » devant les autres journalistes, Madiambal Diagne n’a pas manqué d’apporter des réponses sur certaines interpellations. « L’UPF tient des assises dans un pays, dont le classement s’est déprécié au regard du respect des droits des journalistes. L’indépendance de l’UPF n’était plus discutable et que son Comité international est assez sélectif quant aux critères de choix d’un pays hôte de ses assises.

D’après lui, toutes ces appréhensions sont dues au fait qu’il y a eu dernièrement, des agressions contre des groupes de médias. Et, des journalistes ont vu leurs domiciles, leurs lieux de travail et leurs véhicules vandalisés. Madiambal Diagne a loué ainsi, la disponibilité, l’engagement panafricain et surtout son sens élevé de la République du Président Macky Sall. Il précise qu’il est ce type de leader, dont l’Afrique et le monde ont encore besoin. « Le Sénégal et le monde entier sont désormais définitivement édifiés, vous avez vos convictions, je dirai même chevillées au corps. Je puis aujourd’hui révéler que vous m’aviez conseillé en 2022, de ne pas faire, à la tête de l’UPF, un mandat supplémentaire. Me voilà revenu à la Présidence de notre Organisation après des demandes insistantes de mes amis. Ces demandes je les prends comme un signe de confiance, de générosité, d’affection à ma modeste personne même si je n’en mesure pas moins la responsabilité et le sacerdoce que cela implique », relève-t-il.

Ainsi, le président de l’UPF qui accuse certains opposants d’être à l’origine de cette situation, rapelle que ces derniers ont été menacés et intimidés. « On est dans une situation où les loups prédateurs de la liberté de la presse sont bien identifiés au sein d’une opposition politique qui cherche à imposer, par la violence, sa façon de voir les choses », recadre-t-il.

Existence de la liberté de presse au Sénégal
Le Président Sénégalais, Macky Sall, présidant la cérémonie d’ouverture de la 50e Edition des Assises de la Presse Francophone qui se déroule à Dakar a listé le parc médiatique sénégalais, non sans oublier de mentionner, qu’il existe bel et bien une liberté de la presse au « pays de la Téranga ». Il reconnaît que le Sénégal est une terre de paix, de liberté chère à la presse. Il a rappelé que le paysage médiatique sénégalais est florissant avec 33 chaînes de télévision 55 radios d’informations générales, 200 radios communautaires, 49 quotidien et 140 sites d’information. Il rappelle que la liberté fait corps avec le métier des médias. Elle en est le socle et le bouclier. Mais, la liberté elle-même est tributaire des conditions indispensables à son exercice.
Ainsi, il a pensé à l’environnement légal et réglementaire qui encadre l’exercice des droits et libertés publics. « Ce cadre est important en ce sens que, c’est lui qui définit jusqu’où chacun peut aller dans la jouissance de ses droits et libertés sans porter atteinte à ceux des autres.
Je pense aussi et surtout aux conditions de sécurité et de sûreté dans lesquelles, se déploient les médias. A bien des égards, ces conditions peuvent être risquées, notamment dans des cas de troubles internes ou de conflits armés. D’où, à mon sens, l’intérêt et l’actualité de votre thème : Médias, paix, sécurité », a lancé Macky Sall.
Le président Sall signale que partout dans le monde, il arrive que des médias, heureusement une minorité, attisent le feu, incitent à la violence et à la haine, excitent des foules et alimentent des conflits, jusqu’au génocide. S’y ajoute aujourd’hui la frénésie du déballage et des fake news diffusées à grands débits. « Quand on s’affranchit des normes, il n’y a plus de limites; et quand il n’y a plus de limites, c’est notre humanité commune qui est en danger », insiste le chef de l’Etat Macky Sall.
Les risques du métier de journalistes
Le Président Macky Sall a salué le courage des hommes et femmes qui risquent leur vie pour informer les populations. « De tout temps, des hommes et des femmes risquent leur vie et leur liberté pour informer vrais, en s’appuyant sur les normes éthiques de l’exactitude, de l’impartialité, de l’équité et de l’équilibre », retient-il. Le Président Sall a évoqué les chiffres de l’UNESCO pour indiquer qu’en 2023, 65 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions, dont trente-huit dans des zones de conflit. « Je rends hommage à leur mémoire.
Et, en temps de conflit, le débat reste entier sur la pratique dite du « journalisme embarqué » qui consiste, pour des reporters de guerre, à se faire transporter par des moyens militaires d’une partie belligérante pour couvrir le champ de bataille », a-t-il dit.
Le Président Sall s’est posé des questions sur la liberté et d’impartialité inhérentes à l’exercice du métier et, également sur la pratique de ce métier par des blogueurs et autres activistes. Il prévient que ces derniers ne s’encombrent pas pour autant, des normes qui encadrent la profession. « Nous avons tous intérêt à la préservation du journalisme au sens noble du métier, celui de la sacralité des faits et du progrès des sociétés humaines », souligne-t-il.
Rayonnement international du Sénégal

Madiambal Diagne a parlé du rayonnement international du Sénégal qui ne se mesure pas à l’aune de son poids économique ou démographique, encore moins de sa puissance de frappe militaire. Le Sénégal, dit-il, est surtout connu et reconnu pour la qualité de ses fils et filles, le leadership de ses dirigeants et son modèle démocratique. « Le Sénégal est nanti d’une grande voix, fortement audible en Afrique et sur la scène mondiale. Dire que Dakar et le Sénégal ont bien changé de visages, ne constituerait pas un exercice de flagornerie ; surtout au moment où vous vous apprêtez à quitter le pouvoir. Les changements, pour ne pas dire les progrès, sautent à l’œil nu. Un seul secteur qui impacte fortement l’activité des médias peut être un exemple illustratif. C’est celui de l’électricité.

Le Sénégal, en 2012 avait un gros déficit en production d’électricité et a vécu de violentes émeutes dites de l’électricité. Dans ce pays, il est arrivé que des journaux ne paraissent pas, parce que les imprimeurs n’avaient pas d’électricité pour faire tourner les machines. Il est arrivé ici de voir des antennes de radio et de télé coupées, faute d’électricité pour émettre», retrace Madiambal Diagne.
Mieux, souligne-t-il, le Sénégal a inauguré l’ère des trains et des bus électriques en Afrique de l’Ouest. En effet, vous êtes nombreux, ces dernières années, à vous inquiéter, à vous enquérir de la situation et surtout à exprimer un désappointement devant le risque de voir le Sénégal, être gagné par les démons de la violence, de l’instabilité. Vous avez espéré voir ce Sénégal s’épargner les fâcheux tumultes qui arrivent malheureusement dans certains de nos pays », dresse-t-il. Zaynab SANGARÈ