Un service vital pour la population de Gorée est compromis. En moins d’une semaine, les habitants de cette île sénégalaise ont été confrontés à l’arrêt total des chaloupes Beer et Coumba Castel, qui assurent le lien entre Dakar et Gorée. Cette situation est alarmante et prive les élèves, les enseignants et les travailleurs de pouvoir se rendre à Dakar ou à Gorée en toute tranquillité. Cette série d’incidents révèle l’état préoccupant des chaloupes et met en danger la sécurité des passagers.

Il y a quelques semaines seulement, une des chaloupes a failli chavirer sur la plage de Gorée, laissant craindre le pire. Malheureusement, ce type d’incident est devenu récurrent. Les normes de sécurité ne semblent pas être respectées et les exigences concernant le service de sécurité des passagers à bord sont quasi inexistantes. Les habitants de Gorée, ainsi que les nombreux touristes qui visitent l’île, ont fréquemment vécu des moments de panique en plein milieu de la mer. Il est essentiel d’agir rapidement avant qu’une véritable tragédie ne se produise.

Malgré ces problèmes récurrents, la direction du Port Autonome de Dakar reste silencieuse et semble ne pas prendre la mesure de cette situation préoccupante. Depuis 2014, les autorités ont promis l’acquisition d’une nouvelle chaloupe, mais rien n’a été fait jusqu’à présent. La vétusté des chaloupes est manifeste et aucun effort n’a été entrepris pour garantir la sécurité des passagers. Il est incompréhensible que la priorité semble être donnée aux considérations financières plutôt qu’à la sécurité des personnes.

Gorée est un élément clé du patrimoine mondial de l’humanité et représente l’une des fiertés du Sénégal. Il est inacceptable que cet endroit, qui attire de nombreux visiteurs et accueille des personnalités éminentes, soit ainsi négligé. Il est urgent de sauver Gorée en prenant les mesures nécessaires pour assurer la continuité territoriale entre Dakar et l’île.

Il est regrettable de constater que les chaloupes Beer et Coumba Castel ne sont plus en mesure de garantir la sécurité des passagers souhaitant se rendre à Gorée. Les problèmes techniques récurrents et le manque de sécurité sont évidents. Il est impératif que les responsables du Port Autonome de Dakar fournissent des preuves de navigabilité pour ces chaloupes.

Depuis 2013, les arrêts de fonctionnement des chaloupes se multiplient, au grand désavantage des habitants de Gorée, des élèves, des travailleurs, des enseignants, des parents qui doivent se rendre à Dakar pour leurs activités quotidiennes. Malgré nos alertes répétées, aucune action concrète n’a été entreprise jusqu’à aujourd’hui. Il est important de se demander qui est responsable de la gestion de cette crise structurelle qui affecte les Goréens.

Le Directeur du Port Autonome de Dakar, Monsieur Mountaga Sy, semble plus préoccupé par les bateaux de croisière que par la question cruciale de la vétusté des chaloupes. Depuis sa nomination à la tête de la Société nationale du Port autonome de Dakar (SN-PAD) en septembre 2022, il ne s’est même pas déplacé pour évaluer la situation à la liaison maritime Dakar-Gorée. Il est regrettable de constater un tel mépris des services publics envers les citoyens sénégalais.

En 2017, le Président de la République a acquis une nouvelle vedette, baptisée « Fatick », pour des raisons de sécurité lors de la visite de ses pairs à Gorée. Cette acquisition a coûté près de 5,8 milliards de francs CFA. Il est ironique de constater que le coût d’une telle vedette dépasse largement celui des deux chaloupes qui assurent le transport des citoyens sénégalais. Les Goréens ne doivent pas être considérés comme des citoyens de seconde zone.

L’acquisition d’une nouvelle chaloupe est plus qu’urgente. L’alternative est de faire face à un réveil brutal. Le spectre du naufrage du Joola, l’une des pires tragédies maritimes de l’histoire, plane au-dessus de Gorée.

Il est temps d’agir. Trop, c’est trop !