L’ancien ministre Yoro Dia affirme que les réformes institutionnelles proposées par le Président Faye semblent plus susceptibles de faire perdre du temps au Sénégal que de le faire avancer. Notre pays a démontré sa robustesse institutionnelle par l’organisation rapide d’élections présidentielles et une transition harmonieuse entre les Présidents Sall et Faye, le tout en moins de dix jours. La démocratie sénégalaise est en marche et n’a pas besoin de réformes incessantes pour prouver sa vitalité.

Le Sénégal ne connaît pas de problème électoral majeur, comme l’illustre l’élection du Président Faye et des maires tels que Barthélémy Dias à Dakar et Serigne Mboup à Kaolack. À titre de comparaison, les États-Unis, avec leurs institutions vieilles de plus de deux siècles, ont dû débattre du vote postal lors de leur dernière élection présidentielle, montrant que des institutions anciennes peuvent toujours être efficaces.

La création d’une Commission électorale nationale indépendante (CENI) serait un anachronisme pour un pays où le ministère de l’Intérieur, partisan ou non, a réussi à organiser des élections et à en perdre, comme ce fut le cas en 2000, 2012 et 2024. L’obsession de la classe politique pour la question électorale détourne l’attention des véritables urgences économiques et sociales.

L’émergence économique doit devenir la priorité du Sénégal. Les réformes institutionnelles ne doivent pas distraire du véritable enjeu : la croissance, l’emploi des jeunes, et la création de richesses. Le Premier Ministre Abdou Mbaye a montré la voie en inversant le débat sur la monnaie. Le Sénégal, avec son premier baril de pétrole prévu cette année, doit orienter son énergie vers l’exploitation de ce nouvel horizon économique.

D’après Yoro Dia, l’historie prouve que des institutions « archaïques » peuvent coexister avec une grande efficacité économique. La Grande-Bretagne, le Japon et les États-Unis en sont des exemples éloquents. Le Sénégal doit viser une « exception économique » en s’appuyant sur ses succès démocratiques.

Pour l’ancien ministre, Yoro Dia, il n’est ni nécessaire ni opportun de convoquer des « assises de la justice » pour redorer le blason de cette institution. Les décisions récentes du Conseil Constitutionnel et les affaires judiciaires autour de Sonko démontrent l’indépendance et l’efficacité de notre justice. Les réformes institutionnelles ne doivent pas devenir une arme de distraction, mais laisser place aux véritables enjeux économiques du pays.

Yoro Dia évoque la priorité qui doit être l’économie et la croissance. Les jeunes sénégalais, majoritaires dans la population, demandent des emplois, non des réformes institutionnelles. L’État doit créer les conditions propices à la création de richesses, comme l’ont fait les pays émergents. La vie chère et la fatigue des Sénégalais ne seront pas résolues par des réformes institutionnelles, mais par une économie prospère. Remplaçons les juristes par des marchands et concentrons-nous sur les « assises de l’économie ».

En fin l’analyste politique , affirme que nous avons des institutions solides et une justice indépendante. Espérant que le « Projet » de Pastef se concentre sur les bonnes priorités économiques pour mener le Sénégal vers un avenir prospère. Les vents sont favorables, mais il est crucial de savoir naviguer.