La star béninoise a décliné sa feuille de route lors d’une conférence de presse tenue hier à Dakar. Une occasion pour elle de faire un plaidoyer en faveur de l’autonomisation économique des femmes tout en mettant en relief la nécessité de lutter contre les discriminations basées sur le genre. «Pourquoi le Sénégal ? Parce que j’adore le Sénégal.

On a décidé de commencer par les pays francophones, et le Sénégal en est un. On va commencer ici, et je peux vous dire que je suis agréablement surprise et contente d’avoir une équipe sénégalaise incroyable. On a passé quelques jours ensemble ; le potentiel qu’il y a chez les jeunes femmes au Sénégal m’inspire et me donne encore plus de force», laisse entendre Angélique Kidjo. Dans les deux prochaines années, la fondation Batonga souhaite contribuer à l’autonomisation et au renforcement des capacités de 2500 filles et 3000 jeunes femmes de 18 à 30 ans dans les régions de Sédhiou et de Kolda. Rapporte le journal tribune.

Elle compte également engager au moins 2000 hommes et garçons et toucher 500.000 personnes à travers le programme radio communautaire. Angélique Kidjo juge plus qu’impératif de «rendre les pays africains vivables pour les jeunes», notamment en renforçant les capacités des personnes vivant dans les zones rurales. «L’Afrique est le continent qui a le plus de jeunes sur cette planète. On dit que l’Afrique est le futur, mais comment préparer le futur si nos jeunes n’ont pas de travail ? Ce n’est pas tout le monde qui a
l’occasion d’aller à l’école, mais il y a des apprentissages. Créer des emplois pour les jeunes de ce continent est un défi auquel nous devons tous faire face. Ce n’est pas seulement les politiques, mais nous, individuellement, la société civile… comment on peut arriver à réfléchir, à faire les choses ensemble pour que ça ne devienne pas une bombe à retardement», préconise l’artiste aux 5 Grammy Awards. Angélique Kidjo estime qu’il faut refuser l’assistanat en s’inscrivant dans une logique d’autonomisation pérenne. «On a besoin de partenariats. Moi, je refuse l’aide. L’aide nous empêche de penser à notre futur positivement. Ça fait de nous des mendiants perpétuels. Je veux que les jeunes comprennent qu’ils ont le pouvoir et ils ont le devoir d’avoir un métier, garçons comme filles, pour qu’un jour l’économie du Sénégal, du Bénin ou de tous les pays où on va aller, puisse se relever très vite et rattraper le retard», précise Angélique Kidjo.

Elle ne manque pas de relever que l’appui aux adolescentes et aux jeunes femmes ne se fera pas en excluant les hommes. «Il est important de prendre en compte les jeunes garçons et les hommes. Quand on crée du ressentiment et qu’on met les gens de côté, rien ne marche. Tout le monde doit profiter du système qu’on a mis en place», ajoute Angélique Kidjo. Optimiste, elle dit profondément croire à la résilience et au succès possible en Afrique, pour peu que les Africains prennent conscience de leurs potentialités