L’Ukraine a annoncé, mardi 12 juillet, avoir frappé dans la nuit les forces russes dans la région occupée de Kherson, dans le sud du pays, les autorités d’occupation russes l’accusant d’avoir touché des maisons. Kiev a également affirmé avoir libéré cinq Ukrainiens après « une opération spéciale » dans la région.

 


 

Cinq Ukrainiens, qui étaient retenus en captivité par les troupes russes dans la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, ont été libérés grâce à une « opération spéciale » du renseignement militaire ukrainien, a annoncé Kiev mardi.

« Au cours d’une opération spéciale […] dans les territoires temporairement occupés de la région de Kherson, cinq citoyens ukrainiens gardés en captivité par les occupants russes ont été libérés », a affirmé le service de renseignement militaire ukrainien (GUR) dans un communiqué, précisant qu’il y a parmi eux un soldat et un ancien policier.

Limitrophe de la péninsule de Crimée annexée par Moscou en 2014, la région de Kherson est largement occupée par les forces russes dans le cadre de l’invasion lancée le 24 février. L’armée ukrainienne y mène, depuis plusieurs semaines, une contre-offensive alors que le gros des troupes russes est déployé dans le Donbass, dans l’est du pays.

Un entrepôt de munitions visé

Selon des responsables militaires ukrainiens chargés du sud du pays, une frappe ayant eu lieu dans la nuit de lundi à mardi a tué 52 soldats russes et détruit « un entrepôt avec des munitions » à Nova Kakhovka, à environ 70 km de la grande ville de Kherson, qui compte 290 000 habitants.

De son côté, le chef de l’administration militaro-civile installée dans cette localité par les forces russes, Vladimir Leontiev, a dénoncé un « acte de terrorisme » et « une tragédie terrible », affirmant sur Telegram : « Il n’y a pas de cible militaire ici. »

« Il y a déjà sept morts et environ 60 blessés », a-t-il indiqué, assurant que « le nombre va augmenter, car l’ampleur des dégâts est énorme ». « Des dizaines de maisons ont été touchées », a-t-il ajouté, ainsi que des entrepôts, des magasins, une pharmacie, des stations-service « et même une église ». Selon lui, « il est clair que c’est une attaque délibérée, violente, cynique avec des missiles de haute précision ».

Édifices détruits et boule de feu

Ekaterina Goubareva, une vice-dirigeante de l’administration d’occupation de la région de Kherson a également fait état de sept morts et accusé les forces ukrainiennes d’avoir utilisé des lance-roquettes multiples américains Himars. Il n’était pas possible de vérifier ces affirmations de manière indépendante dans l’immédiat. 

Dans une vidéo diffusée par des médias russes, on voit une énorme boule de feu et des gerbes projetées vers le ciel en pleine nuit, pendant que retentissent de puissantes détonations et que s’élève une épaisse colonne de fumée blanche. Sur d’autres images prises au matin et diffusées par les autorités d’occupation, on voit plusieurs édifices détruits.

Une nouvelle offensive attendue dans le Donbass

Dans l’est du pays, où les bombardements russes se poursuivent, l’Ukraine s’attend à une nouvelle offensive russe dans la région de Donetsk, située dans le Donbass, bassin minier partiellement contrôlé depuis 2014 par des séparatistes soutenus par Moscou. « Il existe des signes selon lesquels les unités ennemies se préparent à intensifier les opérations de combat en direction de Kramatorsk et de Bakhmout », a averti l’état-major ukrainien.

Kramatorsk, centre administratif du Donbass encore sous contrôle ukrainien, et sa voisine Sloviansk sont considérées comme les prochaines cibles des militaires russes dans leur plan de conquête totale du Donbass, quatre mois et demi après le début de l’invasion de l’Ukraine.

L’ambassade de la région séparatiste de Donetsk sera inaugurée mardi à Moscou, en présence du ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov. Lundi, la Russie a annoncé faciliter l’accès à la nationalité russe pour tous les Ukrainiens, élargissant une mesure qui, jusqu’ici, s’appliquait aux territoires ukrainiens qu’elle occupe.

Centaines de drones iraniens

Le bilan du bombardement imputé dimanche à la Russie d’un immeuble d’habitation de Tchassiv Iar, dans la région de Donetsk, a continué à s’alourdir alors que les opérations de secours se poursuivent, passant à au moins 34 morts, selon les autorités locales.

Confrontée, selon Washington, à des problèmes pour entretenir son armement, la Russie devrait recevoir, de son côté, « des centaines de drones » livrés par l’Iran. « Nos renseignements indiquent que le gouvernement iranien s’apprête à livrer à la Russie jusqu’à plusieurs centaines de drones, dont des appareils de combat, dans un délai très court », a affirmé lundi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. Les drones ont joué un rôle important depuis le début de la guerre pour les opérations de reconnaissance, les tirs de missiles ou les largages de bombes.