Le Sénat a adopté mardi 23 mai à l’unanimité, en première lecture, un projet de loi-cadre destiné à faciliter la restitution par les collections publiques de biens culturels dont les Juifs furent spoliés par l’Allemagne nazie.
Le texte, qui va maintenant aller à l’Assemblée nationale, concerne tout bien culturel (objets d’art, tableaux, livres…) dont la spoliation a été avérée entre l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler le 30 janvier 1933 et la capitulation allemande le 8 mai 1945.
D’après la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, n’est que la nouvelle étape d’une accélération du processus de restitution démarré il y a presque trente ans lorsque, en prononçant le discours du Vél’d’Hiv, Jacques Chirac reconnaissait la complicité de l’État français avec l’occupant nazi. Dans la foulée, un ouvrage retentissant décortiquait les rouages de la spoliation et, cinq ans plus tard, la mission Mattéoli en révélait l’ampleur, chiffres à l’appui. Ainsi apprenait-on que quelque 80 000 comptes bancaires avaient été bloqués, 50 000 entreprises « aryanisées », 40 000 appartements vidés de leur contenu, et au moins 100 000 objets d’art ainsi que des millions de livres et de manuscrits, volés entre 1940 et 1944.