La protection des enfants devient davantage un impératif au Sénégal depuis quelques mois où on a noté des actes fous et répétés d’assassinat, de viols, de disparition, etc.  Il est clair qu’aujourd’hui la petite enfance est en danger face à l’attitude de certains adultes qui n’hésitent pas à exercer, sur eux, des violences de toutes sortes. Des actes dont les motivations ne sont pas toujours connues.

C’est ainsi, par exemple, qu’un enfant de cinq ans a été égorgé à Sébikhotane en banlieue de Rufisque là où même un chef religieux connu est en détention pour des actes de pédophilie grave contre des enfants. Et que certains parents sont aujourd’hui désemparés parce que n’ayant plus aucune nouvelle de leurs progénitures. Et parfois, ceux ou celles qui disparaissent ont une capacité de discernement telle que l’on sait que ce n’est pas volontaire et qu’ils y sont contraints.

A Thiès, un jeune a échappé à un engorgement et parfois, sur les réseaux sociaux, des images circulent de gens alpagués pour avoir manifestement kidnappé des enfants.  C’est pourquoi d’ailleurs ils sont nombreux les mères et pères de famille   qui s’inquiètent de la sécurité de leurs enfants étant entendu du fait de la promiscuité dans certains quartiers, la surveillance est particulièrement difficile voire impossible.

A cela s’ajoute le fait que beaucoup de parents sont pris par leurs occupations professionnelles du fait des difficultés à faire face aux charges du ménage.  Cette vulnérabilité des enfants touche particulièrement les jeunes talibés, ces mendiants dans la rue qui sont exposés à toutes sortes de dangers et surtout aux pervers et prédateurs sexuels.  Il faut cependant insister sur le fait que les violences contre les enfants s’observent aussi dans leurs propres familles ou chez des tuteurs, des personnes censées les défendre. Et là aussi, l’omerta et le désir de protéger le mis en cause qui est souvent soutien de la famille poussent tout le monde au silence.

Qu’à cela ne tienne, il est important, aujourd’hui, de prendre conscience de la gravité et de l’ampleur du phénomène et de ne point croiser les bras.  En effet, il est vrai que la législation sur le viol et la pédophilie a été durcie et que les moyens de lutte ont aussi été renforcées notamment du point de vue de la cybercriminalité, mais cela ne suffit guère.

Le Sénégal doit renforcer ses services de protection sociale et élargir leurs pouvoirs pour protéger ces jeunes contre des proches souvent prédateurs.  Il va de soi qu’il faut aussi la collaboration active des populations mais surtout des chefs de quartiers et de village sans oublier les autorités sanitaires, les badiénou gokh et autres.


S’agissant maintenant de l’insécurité dans la rue, la multiplication des caméras de surveillance et même la génération de leurs installations dans tous les lieux publics seraient d’excellents moyens de dissuasion mais aussi de prophylaxie contre ces phénomènes.  Car, si l’on ne se voile pas la face, l’insécurité, en général, malgré les efforts des autorités concernées, ne cesse de grandir accentuée par la pauvreté, l’oisiveté, la perversité, etc. Et celle des enfants devient ainsi plus problématique. C’est pourquoi, il nous faudra davantage réfléchir à mettre en place des solutions innovantes et efficaces afin d’atténuer les drames de ces familles frappées par ces malheurs qui ne cessent d’augmenter. Rewmi.