Les enquêteurs soupçonnent le républicain d’avoir violé une loi américaine sur l’espionnage qui encadre très strictement la détention de documents confidentiels liés à la sécurité nationale.


Les enquêteurs du FBI soupçonnent le républicain d’avoir violé une loi américaine sur l’espionnage qui encadre très strictement la détention de documents confidentiels liés à la sécurité nationale, dont certains ne doivent être consultés ou vus que dans des bâtiments sécurisés. D’après des experts, le fait d’invoquer cette loi ne signifie pas que l’ancien président risque d’être accusé d’espionnage. « La loi sur l’espionnage comprend un tas de crimes qui n’ont rien à voir avec l’espionnage », a ainsi déclaré Bradley Moss, un avocat spécialiste de ces questions, sur Twitter.

Plusieurs documents judiciaires ont été rendus publics vendredi par un juge fédéral de Floride : le mandat autorisant la perquisition qui s’est déroulée lundi, ainsi qu’un long inventaire des documents saisis par les agents du FBI. Dans cette liste est mentionné un ensemble de documents classés « top secret » – la plus haute classification américaine pour un document –, « secret » ou « confidentiel ».

Une trentaine de cartons ont été saisis, ainsi que des classeurs avec des photos et une note manuscrite par laquelle Donald Trump avait accordé sa grâce présidentielle à son ancien associé Roger Stone.

La police fédérale a également saisi des documents concernant le « président de la France ». Contacté par l’agence Reuters, l’Elysée n’a pas souhaité faire de commentaire sur ces « informations » qui auraient été en possession de Donald Trump.

L’ancien président américain ne s’est pas opposé à ce que le contenu du mandat de perquisition soit rendu public. « Non seulement je ne m’opposerai pas à la publication des documents (…) mais j’irai plus loin en encourageant leur publication immédiate », a-t-il écrit jeudi soir sur le réseau social qu’il a créé, Truth Social, lui qui s’était pourtant abstenu de rendre publique la copie du mandat qu’il avait reçue. Il a assuré dans un communiqué, vendredi, que les documents récupérés par la police avaient tous été déclassifiés.

Une vengeance politique pour Trump

La perquisition s’est inscrite dans le cadre d’une enquête sur des documents que Donald Trump aurait illégalement emportés avec lui hors de la Maison Blanche au moment de la fin de son mandat, en janvier 2021. La loi oblige les présidents américains à transmettre l’ensemble de leurs e-mails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales américaines. Or Donald Trump avait emporté, lors de son départ de la Maison Blanche, en janvier 2021, quinze cartons de documents, que des agents des archives avaient dû récupérer en janvier, déjà à Mar-a-Lago.

Jamais le domicile d’un ex-locataire de la Maison Blanche n’avait jusque-là été perquisitionné. Le ministre de la justice, Merrick Garland, nommé par Joe Biden, le successeur démocrate de Donald Trump, avait dit jeudi au cours d’une conférence de presse avoir approuvé personnellement la perquisition. « Le département ne prend pas une telle décision à la légère », a-t-il dit, ajoutant que des moyens moins intrusifs étaient d’ordinaire préférés lorsque cela était possible. Il a ajouté que l’affaire revêtait un « intérêt public important », à trois mois des élections législatives de mi-mandat.