Le Collège de Tabadian Dialico est dans une situation indescriptible. C’est en 2014 que les travaux de construction de l’établissement ont été lancés et, malheureusement, jusqu’à présent, ils ne sont pas achevés. Une situation décriée par l’administration, les parents d’élèves et les élèves eux-mêmes.



Situé entre les villages de Dialico et de Nguène, le collège de Tabadian Dialico est construit en pleine brousse. 8 ans après le démarrage des travaux, seuls les bâtiments sont sortis de terre sans toiture. «Les parents d’élèves sont obligés de construire des abris provisoires pour que les élèves puissent apprendre», déplore Alassane Faye, président de l’Association des parents d’élèves.

Et cela fait que les cours tardent à démarrer car, dit-il, il faut attendre la fin de l’hivernage pour avoir de la paille, de quoi faire ces abris. Une situation qui n’a que trop duré. À côté de cela, il faut ajouter que le Cem est exposé à des incendies causés par des feux de brousse. D’ailleurs, récemment, 2 salles de classe ont été réduites en cendres, obligeant les élèves de la 6e à prendre leurs vacances parce que n’ayant plus de salles et de tables-bancs.

«Le feu s’est propagé avec des dégâts matériels énormes sous les yeux impuissants des habitants des villages de Dialico et de Nguène, car il y a un manque criard d’eau dans l’établissement», ajoute M. Faye, qui renseigne qu’un seul puits y est creusé mais n’est pas fonctionnel.

Adama Sidibé, président du Gouvernement scolaire de ce collège, fustige les difficultés dans lesquelles ils étudient. Le candidat au Bfem affirme que dans certaines classes, les élèves sont obligés de s’asseoir par 3, voire 4, faute de tables-bancs.

«Nous voulons étudier comme les autres élèves du Sénégal, c’est pourquoi nous interpellons le président de la République afin qu’il sache que nous sommes aussi des Sénégalais», a-t-il dit.

Avec 290 élèves, le collège de Tabadian Dialico enregistre chaque année, un taux de réussite de 100% au Bfem. C’est pourquoi Marceline Thiaw, une parente d’un élève, se demande si on les considère comme des Sénégalais. «Un élève, c’est un élève. Il ne doit pas y avoir de discrimination», a-t-elle indiqué.

Ayant crié partout sans réponse de la part des autorités, sur la situation de l’école, Marceline Thiaw appelle à un vote-sanction du parti au pouvoir. Sans clôture ni électricité, le personnel de l’école fait face au pire. D’ailleurs, ni les professeurs ni le principal n’ont de bureau.

Le principal Jean Ndour parle d’une «situation lamentable». Selon lui, les élèves risquent de passer difficilement les compositions du second semestre. Depuis l’incendie qui a ravagé le collège, aucune autorité n’y a mis les pieds, ni l’Ief, ni l’Ia. C’est pourquoi il ne cache pas ses craintes pour le bon déroulement des examens de fin d’année.