Membre de l’Union nationale des photo journalistes du Sénégal (UNPJS), Dieylani Seydi devient ainsi le premier Sénégalais à décrocher le prix photographie de la Faapa. Sa photographie sur le thème de la « salinisation des terres » a séduit les membres du jury qui lui ont décerné ce prix.


Cette photo est assez parlante. « Elle illustre le désastre que connaissent beaucoup de localités en Afrique. L’avancée de la mer, la salinisation des terres, l’érosion côtière, la déforestation, la diminution des pluies font fuir les populations à la recherche d’un mieux-être. Cet homme sur la photo est en train d’enjamber une digue artificielle pour échapper à la langue sallée », explique – t-il dans son discours ci-dessous.

Madame la vice-présidente de la FAAPA

Mesdames et Messieurs les Directeurs ou représentants d’agence de presse

Chers partenaires

Chers confrères et consoeurs africains

Chers Lauréats

Auguste Assemblée

Distingués invités

Vous devinez aisément l’émotion qui m’habite aujourd’hui. Pas parce que je suis marqué par une timidité. Mais parce que j’utilise rarement le verbe ou le discours pour m’exprimer. Mon appareil photo est ma langue. Il exprime plus que tout autre organe le fond de mes pensées, mes sensations, mes préoccupations et mes passions.

Plus qu’un passionné, je suis un obsédé de la photographie. J’en suis devenu prisonnier. Plus qu’une vocation professionnelle, c’est un sacerdoce.

Devenir photographe un jour dans ma vie était le métier de mes rêves. Être photographe professionnel dans une agence publique c’est avoir cette forte sensation de vivre ma passion.

La photographie est tout pour moi. Mon appareil photo est mon bébé. Je le caresse. Je le cajole. Je le chéri. J’en suis hyper jaloux. Parfois j’ai la nette impression qu’il me rende cette amour en enfantant des clichés si beaux et si bluffants.

Mesdames et Messieurs les invités

Chères autorités

Permettrez moi de dire un mot à l’endroit de l’Agence de Presse Sénégalaise APS représentée par son Président du Conseil d’administration l’éminent Professeur Moustapha SAMB et son Directeur Administratif et Financier Cheikh Ahmad Tidiane NGOM

Ma gratitude va également à l’endroit de la FAAPA et à son Directeur Général Khalil Hachimi Idrissi pour son approche innovante sans cesse renouvelée, sa haute compréhension des agences de presse dans l’architecture informationnelle d’un pays et l’esprit d’ouverture et la belle réactivité dont il ne cesse de faire montre.

L’instauration du Prix de la FAAPA répond à un besoin de développer davantage l’émulation et l’excellence au sein des agences de presse africaines, Caraïbes et au-delà.

L’intégration du Prix de la photo et celle de la vidéo viennent s’ajouter au meilleur article de l’année.

Je ne peux pas terminer ce mot sans revenir sur le cliché qui m’a valu ce prix.
Dans une Afrique dévorée par le phénomène des changements climatiques, j’ai voulu par le biais de la photographie mettre le curseur sur les enjeux climatiques et environnementaux.
Cette photo est assez parlante. Elle illustre le désastre que connaissent beaucoup de localités en Afrique. L’avancée de la mer, la salinisation des terres, l’érosion côtière, la déforestation, la diminution des pluies font fuir les populations à la recherche d’un mieux-être. Cet homme sur la photo est en train d’enjamber une digue artificielle pour échapper à la langue sallée.

Matin midi et soir j’ai passé des heures à guetter le bon moment pour capter l’image qui illustre mieux le mal que les 1000 mots d’un article de presse. Ce cliché est en quelque sorte ma partition dans le concert des voix pour réclamer une justice climatique pour l’Afrique.

Ma conviction est que nous ne voyons jamais les choses au fond si nous n’en avons pas fait une photographie. Parce que parfois le vacarme verbal gigantesque empêche de voir le fond des choses

La photographie est une brève complicité entre la prévoyance et le hasard. C’est un réflexe. C’est un instinct. C’est un flair. C’est une éternelle attitude astucieuse pour guetter le hasard. Vous allez me dire que le hasard qui est guetté n’est plus un hasard parce que prévisible. Mais non. Les journalistes radios disent souvent que la meilleure improvisation est celle qui a été préparée. Si l’improvisation est préparée en radio, le hasard est créé en photographie.

Merci de votre bien aimable attention