Le guide religieux Cheikh Mamour Insa Diop est le fils de Insa Saer Diop, ancien maire de Nioro et de Ndèye Marième Sall, première femme institutrice de la région de Kaolack. Son père a régné sans opposition durant 20 ans à la tête de la mairie de Nioro. La piété de Cheikh Mamour Insa Diop a été remarquée depuis le bas âge. Très jeune, il posait des actes remarquables. Il était casanier et ne sortait que rarement. Cheikh Mamour, très spécial, n’a pas eu une enfance comme tous les jeunes. C’est d’ailleurs ce qui attirait l’attention de son entourage.

Selon Cheikha Aida Diop, sœur du guide religieux, Cheikh Mamour n’a jamais laissé sa famille. Il prend soin de ses frères et sœurs et c’est un homme très social qui aide les gens dans une parfaite discrétion. Cheikh Ababacar Diop rajoute que le Cheikh fait partie des gens qui ont refusé le proverbe selon lequel, il faut que jeunesse se fasse.  Car selon lui, jeunesse rime avec spiritualité, patience, endurance, résilience, éducation et travail. « Nous sommes aujourd’hui entourés de gens qui nous suivent. Et c’est grâce à lui  que nous sommes tous ses disciples », explique notre  interlocuteur qui voue au Cheikh une grande admiration.


D’après les témoignages de ses proches et disciples, Cheikh Mamouir Insa Rouhoulahi Diop fait tout sur indications. Par exemple, lors de leur pèlerinage, il avait rêvé du prophète Seydina Mouhamed (PSL). Aussitôt, il les a exhortés à l’accompagner au pèlerinage à La Mecque. C’était le cas également  pour son ziarra à Fez où il a reçu le « idjaza » avec un fils de Cheikh Ahmed Tijani Chérif. Toutes ses indications sont axées sur la discipline, le travail, la spiritualité, les respects des valeurs fondamentales de la vie humaine.

DITES NOUS… CHEIKH MAMOUR INSA DIOP

« J’insiste à travers des prêches et des prières pour un retour aux bonnes valeurs »
La généalogie de Cheikh Mamour Insa Diop, fils de Insa Saer Diop, remonte à la royauté et à la sainteté. Dans l’entretien exclusif réalisé dans le cadre du Cahier Ramadan, il a été révélé que le fils de l’ancien maire de Nioro et de la première femme institutrice de la région de Kaolack est un petit-fils du Roi Maba Diakhou BA (RA) du côté de son père et de Cheikh Oumar Foutiyou Tall (RA) du côté de sa mère. Grand chef religieux aux qualités humaines exceptionnelles, Cheikh Mamour Insa Diop est le modèle et l’exemple typique de Cheikh Ibrahim NIASS (RA) pour la nouvelle génération. Le religieux et exploitant agricole regrette le comportement de certains jeunes sur les réseaux sociaux. Il appelle à des solutions urgentes pour freiner la dégradation des mœurs.

Lors d’une cérémonie religieuse tenue en 2018, vous aviez interdit à vos disciples l’accès aux réseaux sociaux. Le temps ne vous donne-t-il pas raison ? Pourquoi cette interdiction ?

Ce n’était pas une interdiction. Mais juste une mise en garde. Vu que les réseaux sociaux sont utiles, mais également dangereux car ils contribuent en grande partie à la dépravation et à la dégradation des mœurs. Mon avis est qu’il est nécessaire de trouver des solutions urgentes pour éradiquer ces fléaux, devenus de plus en plus insoutenables.

En tant que référence d’une forte majorité de jeunes, quel est votre point de vue sur leur comportement dans les réseaux sociaux ?

Le comportement de beaucoup de jeunes dans les réseaux sociaux est vraiment regrettable. Que Dieu à qui rien ne lui est impossible leur vienne en aide en les orientant vers le droit chemin.

Quelle est votre position face à la dégradation des valeurs au Sénégal ?

Ma position est que je n’arrête pas de faire des prêches et des prières, tout en donnant des conseils pour l’éradication de ce fléau et pour le retour à nos bonnes et belles valeurs d’antan.

Pouvez-vous nous donner une anecdote sur vos relations entre vous et le Cheikh, Cheikh Mahi Niass ?

Un jour, alors  que  nous étions  dans la voiture, je le remerciais pour le fait qu’il se soit déplacé de Kaolack à Dakar uniquement pour moi et il m’a dit : «  une fois rentré à Kaolack, si tu me redemandais de revenir, je reviendrais ». Il est vraiment humble. Il a beaucoup d’estime pour moi .Que Dieu lui accorde une longue vie et une bonne santé.

Quelles sont vos relations avec les marabouts des autres confréries religieuses du Sénégal et ailleurs ?

J’ai de très bonnes relations avec les marabouts des autres confréries. Ces derniers magnifient toujours mon travail dans l’islam. Ils ont beaucoup d’affection et de considération pour moi.

Pouvez-vous nous donner un bilan sur vos activités agricoles ? Avez-vous bénéficié d’un soutien sur les programmes de politique agricole du gouvernement ?

Nous exploitons de grandes surfaces agricoles avec des cultures diversifiées comme nous l’a conseillé Baye Niass (rta). Nous menons nos activités agricoles par nos propres moyens sans aucune aide.
Vous contribuez à la lutte contre le chômage en employant des jeunes dans vos activités agricoles, la majorité des jeunes de votre «hadara» sont des cadres, des entrepreneurs.

Quel est votre secret pour être entouré d’une jeunesse aussi travailleuse, résiliente, correcte et disciplinée?

Je n’ai pas de secret pour ça, ce n’est rien d’autre que la grâce de Dieu. Il la donne à  qui il veut.

Face aux dérives et aux fortes tensions sur la scène politique quels conseils donneriez-vous ?

Les dérives et les tensions n’en valent vraiment pas la peine. Puisque Dieu a dit dans le Saint Coran : « Ce qu’Allah accorde aux gens sur sa miséricorde personne ne peut le retenir et ce qu’il retient, personne ne peut le donner à part lui. C’est lui le Puissant, le Sage « .  Je leur conseille alors la droiture, le calme et le respect mutuel.

Entretien réalisé par Zaynab SANGARE
Zaynab SANGARE