Un nouvel accord permettra la production générique d’un traitement préventif injectable à longue durée d’action contre le virus du SIDA dans 90 pays où surviennent la majorité des nouvelles infections, a annoncé jeudi l’Agence sanitaire internationale, Unitaid. Il s’agit d’un générique du « cabotégravir », qui offre deux mois de protection contre le VIH. L’accord de licence volontaire concernant les brevets relatifs au « cabotégravir » à action prolongée, permettra aux pays en développement, notamment en Afrique subsaharienne d’accéder à des génériques du traitement.

 

 

Le générique est destiné à 90 pays ayant enregistré plus de 70 % du nombre total de nouvelles infections par le VIH en 2020. Unitaid explique que cette version injectable de la prophylaxie préexposition (PrEP) – également appelée cabotégravir à action prolongée – est la dernière innovation en matière de prévention du VIH. Ce traitement s’avère 70 à 90 % plus efficace que la PrEP à prise orale quotidienne pour réduire le risque d’infection par le VIH et nécessite seulement six injections par an, selon l’organisation, qui collecte des financements contre les maladies. « Il permet également d’atténuer les craintes d’une possible confusion des comprimés avec un traitement contre le VIH, qui exposerait la personne à des risques de stigmatisation », a expliqué Herve Verhoosel, porte-parole d’Unitaid.

Cette annonce survient à peine sept mois après la première approbation réglementaire du cabotégravir à action prolongée en PrEP dans le monde. « Nous espérons qu’un tel accord favorisera la mise à disposition à grande échelle de produits génériques plus abordables en un temps record », a ajouté M. Verhoosel. 

Une incidence importante sur les groupes à risque

Chaque année, environ 1,5 million de personnes sont infectées par le VIH dans le monde. Au total, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait à plus de 37 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH à la fin de 2020, dont plus des deux tiers (25 millions) en Afrique subsaharienne.

Les initiatives d’amélioration de l’accès au cabotégravir à action prolongée en PrEP auront une incidence particulièrement importante pour les groupes qui affichent les taux d’infection les plus élevés, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les femmes transgenres, les travailleurs du sexe, les adolescentes et les jeunes femmes.

Pour l’UNITAID, l’accès à une méthode efficace de prévention à longue durée pour le VIH pourrait ainsi contribuer grandement à la réalisation de l’objectif consistant à enrayer la transmission du VIH et à juguler l’épidémie d’ici 2030.

A noter que cet accord découle d’un appel lancé par Unitaid en mars 2022, invitant ViiV à développer une politique d’accès transparente pour le cabotégravir à action prolongée et à élargir cet accès au moyen de formules génériques. Il constitue le premier résultat d’une coalition plus large, également présentée ce jour, qui vise à accélérer la mise à disposition abordable et équitable de la PrEP à action prolongée dans les pays en développement.