Le gouvernement namibien a estimé à 16,1 milliards de dollars namibiens, soit l’équivalent de 837,2 millions de dollars américains, le montant requis pour garantir l’accès universel aux soins de santé essentiels d’ici à 2030. Cette estimation a été présentée à l’occasion du lancement officiel, le 14 octobre 2025 à Windhoek, du Plan stratégique national pour la santé 2025-2030.
Malgré les efforts continus en matière de renforcement du système de santé, de profondes insuffisances persistent. Le secteur demeure confronté à une série de défis structurels, parmi lesquels l’inégalité de l’accès aux services dans les zones rurales, la persistance de disparités socio-sanitaires, la fréquence des ruptures dans la chaîne d’approvisionnement en médicaments essentiels, la qualité variable des prestations, ainsi que des délais d’attente prolongés dans les établissements de santé publique.
Dans le cadre de ce plan, le gouvernement entend donner la priorité au financement public du secteur, à travers des mécanismes budgétaires progressifs et équitables. L’État prévoit de mobiliser des ressources internes par le biais d’une amélioration de l’efficience des dépenses, en étroite collaboration avec le ministère des Finances, le secteur privé et les autres parties prenantes nationales. Un Fonds national pour l’équité en santé sera institué afin de corriger les déséquilibres d’accès aux soins et de garantir une meilleure répartition des ressources en faveur des populations marginalisées.
Le budget global sera ventilé avec 2,9 milliards de dollars namibiens seront dédiés au développement et à la rétention des ressources humaines pour la santé, 12,3 milliards seront investis dans la construction, la réhabilitation et la modernisation des infrastructures sanitaires, 100,4 millions seront alloués à l’approvisionnement en produits pharmaceutiques et en consommables médicaux, 66,1 millions seront affectés à l’acquisition d’équipements médicaux et au renforcement des services ambulanciers, tandis que 35,8 millions seront consacrés à l’amélioration de la prestation des services de santé sur l’ensemble du territoire national.
Le ministère de la Santé souligne que la concrétisation de la couverture sanitaire universelle repose non seulement sur la mobilisation de financements suffisants, mais aussi sur la qualité et l’efficience de leur utilisation. La mise en œuvre rigoureuse de ce programme nécessitera une coordination multisectorielle et une gouvernance renforcée du système de santé.
Pour soutenir cette transformation, deux instruments stratégiques ont été officiellement adoptés. Il s’agit du plan stratégique ministériel 2025-2030 et du document de politique de couverture sanitaire universelle. Ces documents de référence définissent les priorités du secteur sur les cinq prochaines années et visent à renforcer la qualité des soins, à améliorer l’accessibilité géographique et financière des services de santé, à promouvoir l’équité, et à inscrire la réforme sanitaire dans les orientations globales du développement socio-économique national. Le ministère entend, par cette approche intégrée, impulser une nouvelle dynamique dans la prestation des soins de santé et assurer une transition vers un modèle plus résilient, plus inclusif et mieux aligné sur les droits fondamentaux de la population.