Abdoul Mbaye, president du mouvement ACT n’a pas raté hier, ses adversaires politiques lors de sa conférence de presse. S’exprimant sur les questions d’actualité ayant marqué l’année 2022, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye n’a pas hésité à remonter les bretelles à son camarade de l’opposition, Ousmane Sonko, mais aussi au Président Macky Sall pour sa «mauvaise gestion» de l’Etat et surtout des deniers publics.


Évoquant les problèmes actuels de l’unité de l’opposition, le président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) a tout de suite pointé du doigt le leader de Pastef/ Les Patriotes qui serait à l’origine de la discorde. Abdoul Mbaye regrette le fait qu’actuellement l’opposition marche en ordre dispersé. Alors que lorsqu’elle avait réussi à parler d’une seule voix, l’opposition, dit-il, avait mis en minorité, pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal, un régime en place à l’Assemblée nationale aux dernières élections législatives. Abdoul Mbaye a tenu à cracher ses vérités à Ousmane Sonko qui veut faire croire à l’opinion qu’il est le leader de toute l’opposition sénégalaise. «Je n’ai pas honte de dire que l’idée de l’inter-coalition (Yewwi Askan Wi) est venue de nous. Il y a aussi des propos qui mettent à mal cette opposition. Si on décide de dire qu’untel est le leader de l’opposition, il y a un problème. Il faut une compétition qui va s’ouvrir. Personnellement, Sonko n’est pas mon leader. Ce n’est pas possible. Demain, je peux être à ses côtés pour l’aider. Mais il n’est pas mon leader. Donc, il faut que l’on cesse de se mettre dans des attitudes qui détruisent l’unité de l’opposition. On doit être ensemble «And Nawlé lanyouy Taxawal.» Mais vouloir dire que je dois être devant ou je suis le leader l’autre est le second, c’est des enfantillages. Il faut arrêter ça», dit-il d’un ton ferme. Abdoul Mbaye demande à ses camarades de resserrer les rangs pour arriver à faire face au régime en place. Il trouve «tristes» les déclarations prématurées des uns et des autres à la présidentielle de 2024. Toujours dans l’unité de l’opposition, le président du parti Act trouve nécessaire l’idée de préparer le deuxième tour de l’élec- tion présidentielle de 2024 et la gestion future pour voir comment organiser les soutiens au profit de celui qui va être le représentant de l’opposition. Mais tout cela, dit-il, «ça ne se prépare pas avec c’est moi le lea- der ou autre. Il y a des gens qui ne vont jamais accepter ça», prévient l’ancien Premier ministre. Nous rapporte le journal l’observateur.
Après ses attaques contre Ousmane Sonko et le relâchement de l’unité de l’opposition, Abdoul Mbaye s’en est pris au pouvoir en place, particulièrement au Président Macky Sall qu’il accuse d’avoir fait reculer la démocratie au Sénégal, mais aussi de prétendre à briguer un troisième mandat, en violation de la Constitution. Abdoul Mbaye est formel : «Il nous faut résolument changer de voie. Il faut un ensemble de ruptures franches pour retrouver le bon chemin et surtout éviter une catastrophe inévitable. Il y a une décrispation politique, une réforme de la loi électorale. Pas de troisième mandat. Sur la route de l’élection 2024, à la recherche des empreintes à son vocabulaire de manigance, il (Macky Sall) voudrait violer le caractère intangible de la partie de notre Constitution relative aux conditions de l’élection du président de la République. Caractère intangible qu’il a lui-même introduit lors du référen- dum de 2016. Je ne vais pas m’étendre sur l’argumentation, parce qu’il suffit de le réécouter pour savoir qu’on ne peut plus faire plus de deux mandats consé- cutifs au Sénégal», avise Abdoul Mbaye. Qui soutient qu’il appartient aux Sénégalais de manière générale de faire barrage à ce projet en sanctionnant non seulement le chef de ce régime, Macky Sall, mais tous ses complices dans ce «funeste projet». Abdoul Mbaye est aussi revenu sur le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds «Force Covid-19» ayant épinglé plusieurs responsables du régime de Macky Sall. Le leader du parti Act reste pessimiste quant à l’aboutissement des poursuites judiciaires annoncées contre les détourneurs présumés des fonds publics destinés à la prise en charge des malades du Covid. «C’est un régime, je le dis et je le crois, qui ne peut pas fonctionner sans attitude comme celle que dénonce la Cour des comptes. Au nom des habitudes passées, on peut quand même retenir qu’il n’y aura pas de suite à ce rapport de la Cour des comptes», regrette Abdoul Mbaye.