La coalition Aar Sénégal ne fait pas les choses à moitié. Pour ces élections législatives du 31 juillet, elle a décidé de sortir le grand jeu. Face à la presse et une centaine de militants, ce jeudi 10 juin 2022, Abdourahmane Diouf, Thierno Alassane Sall et Cie ont présenté leur contrat de législature, une première en  politique au Sénégal.  


Ce contrat permet aux mandants d’évaluer l’action des députés. Ainsi, à travers le plan 14/14, Aar Sénégal propose 14 réformes majeures, que ses candidats s’engagent à opérer pour une assemblée du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Ces 14 points sont les suivants : « le fonctionnement parlementaire ; l’efficacité parlementaire ; la redevabilité parlementaire ; la rationalité parlementaire ; le patriotisme économique ; le système éducatif ; Doomu Daara ; personnes à mobilité réduite ; gouvernance foncière ; souveraineté alimentaire ; régulation ; citoyenneté ; diaspora et développement durable ».

Pour le premier point, constatant un dysfonctionnement de l’assemblée nationale, les futurs députés de Aar Sénégal s’engagent à proposer des lois qui permettront d’appliquer le principe de transparence pour renforcer le rôle de la commission comptabilité et contrôle afin que chaque denier public dépensé puisse être tracé et justifié. Mais également attribuer, de droit, à l’opposition deux postes de vice-présidents quel que soit son niveau de représentativité à l’assemblée nationale, afin de garantir la pluralité et l’inclusion démocratique au sein de l’hémicycle.

S’agissant de l’efficacité parlementaire, ils s’engagent à réduire à 10 députés le nombre d’élus nécessaire pour créer un groupe parlementaire et d’interdire systématiquement les cumuls de mandats électifs qui sont, selon Théodore Monteuil, la cause principale de l’absentéisme à l’assemblée nationale.

 Aar n’exclut pas une alliance avec Yewwi à l’assemblée

Quant au point sur la redevabilité parlementaire, Aar Sénégal s’engage à mettre en place un système de suivi-évaluation du parlementaire pour ainsi rendre obligatoire la redevabilité auprès des mandants et également mettre en place une chaîne parlementaire qui permettra de diffuser en direct les travaux aussi bien en commission qu’en plénière. La gouvernance foncière, une véritable bombe à retardement, ne sera pas en reste. Aar Sénégal s’engage, à ce propos, à mettre fin à l’appropriation privative des terres communautaires par l’octroi de titres fonciers arbitraires

Pour mettre le camp du pouvoir en minorité à l’assemblée nationale et appliquer ces réformes, Abdourahmane Diouf et Cie n’écartent pas une probable alliance avec Yewwi Askan Wi à l’hémicycle pour un pôle d’opposition majoritaire dans le but de faire en sorte que le rapport de force tourne en leur faveur.