À Madagascar, les nouvelles autorités ont enclenché une série de réformes institutionnelles d’envergure, dans le but de restaurer l’intégrité de l’administration publique et de garantir une gestion rigoureuse des ressources nationales. Sous l’impulsion du président de la Refondation, le colonel Michaël Randrianirina, et du Premier ministre civil Herintsalama Rajaonarivelo, le pays entre dans une nouvelle phase politique placée sous le signe de la transparence, de la rigueur et de la lutte résolue contre la corruption.
Le principe de « tolérance zéro » est désormais au cœur de la stratégie gouvernementale. Dans un communiqué publié le 21 octobre, la Primature a souligné que toute personne impliquée dans des malversations, qu’elle soit sur le territoire national ou à l’étranger, sera contrainte de restituer les biens ou fonds indûment acquis. Aucune exception ne sera faite, quel que soit le statut ou les liens personnels avec le pouvoir en place.
En attendant la formation complète du nouveau gouvernement, plusieurs mesures conservatoires ont été mises en œuvre pour protéger le patrimoine public. Tous les hauts responsables des ministères, institutions et entités rattachées à la Primature ont reçu l’instruction de dresser un inventaire précis des biens de l’État, incluant véhicules, équipements, matériels et dossiers en cours. Une interdiction temporaire de sortie du territoire a également été instaurée à leur encontre, sauf autorisation expresse, afin de prévenir toute tentative de dissimulation ou de fuite d’informations avant la transition administrative. Dans le même temps, les engagements budgétaires ont été gelés, à l’exception des dépenses alimentaires. Une série d’audits de gestion sera conduite sur une période de trois mois pour identifier les responsabilités et repérer d’éventuelles irrégularités.
Dans un souci de réforme en profondeur de l’administration publique, la Présidence a suspendu avec effet immédiat tous les concours de recrutement dans la fonction publique. Cette décision vise à réorganiser les procédures d’accès à la fonction publique sur des bases équitables et transparentes. Chaque ministère sera tenu de rédiger un décret spécifique encadrant cette mesure, afin de garantir à l’avenir des concours ouverts, fondés sur le mérite et à l’abri de toute influence politique.
Le choix de Herintsalama Rajaonarivelo à la tête du gouvernement incarne cette volonté de rupture. Ancien président de la BNI Madagascar, il est reconnu pour son expertise économique et managériale. Sa nomination traduit l’engagement du président Randrianirina à professionnaliser l’appareil d’État et à instaurer une gouvernance conforme aux standards internationaux.
Dans cette dynamique, le nouveau gouvernement entend renforcer le pilotage stratégique des affaires publiques et mettre en place des mécanismes de contrôle efficaces pour prévenir les dérives passées. Un appel a également été lancé à la communauté internationale afin de soutenir ce processus de refondation. La coopération multilatérale est perçue comme un levier essentiel pour consolider les institutions, encourager l’investissement, favoriser la création d’emplois et accélérer la réduction de la pauvreté. L’objectif affiché est clair : reconstruire la confiance entre l’État et les citoyens et faire de Madagascar un modèle de gouvernance vertueuse sur le continent africain.