A l’heure de l’offensive de la 3ème vague du Covid-19, c’est un autre mal qui secoue l’Hôpital Principal de Dakar (Hpd). En effet, le Syndicat des travailleurs civils (Stc-Hpd) réclame le départ de l’Agent comptable particulier (Acp). Le Secrétaire général, Abdoulaye Thiaw, et ses camarades seront en sit-in devant l’hôpital ce matin de 8h à 10h avec le port de brassards rouges. Hier, dans une lettre adressée au directeur de l’hôpital Principal de Dakar, les syndicalistes ont exposé l’objet de leur courroux. Selon eux, depuis qu’il est affecté à l’Hpd, l’Acp n’apporte pas de solutions. L’agent comptable est plutôt considéré comme un «facteur de blocage» au rayonnement de l’hôpital et à l’épanouissement du personnel.
Le Stc-Hpd rappelle que lors de la première vague du Covid- 19, l’Acp a payé pendant 6 mois les primes par virement bancaire alors que la «loi sur la bancarisation dit qu’on peut payer
en espèces». Les syndicalistes déplorent que l’Acp paie en espèces 90 de leurs camarades alors que ces derniers voulaient un règlement par chèque sur une valeur globale de 13 500 francs Cfa concernant les avances pour la Tabaski.
Pour toutes ces raisons, Abdoulaye Thiaw et Cie réclament l’affectation de l’Acp. Dans un courrier dressé par les collaborateurs du général Mame Thierno Dieng, les arguments des syndicalistes ont été balayés d’un revers de main. «Pour les avances de Tabaski, ils veulent percevoir par une voie autre que le virement bancaire parce qu’ils ont des engagements bancaires auxquels ils veulent se soustraire. Ce à quoi, l’hôpital ne peut être complice. D’ailleurs, l’intégralité des avances de Tabaski a été virée depuis 1 semaine», répliquent-ils.
Joint par téléphone, Abdoulaye Thiaw a indiqué que les primes de motivation Covid-19 ne sont pas payées depuis 6 mois par le ministère de la Santé pour ses membres qui sont dans les Centres de traitement épidémiologique (Cte). Sur ce point, la direction de l’hôpital répond qu’«en effet tous les agents travaillant dans tous les sites de prise en charge des malades Covid-19 ont contractualisé, non pas avec les hôpitaux, mais bien avec le ministre» de la Santé. Fondamentalement, tou- tes leurs «revendications ont une finalité pécuniaire», soulignent les services de Mame Thierno Dieng.
Général Dieng : «Je m’opposerai à
leur logique d’installer une gouvernance syndicale»
«Ils cherchent, comme c’est le cas dans les hôpitaux civils, à installer une gouvernance syn- dicale qui aboutirait à consacrer l’essentiel des ressources à des paiements démesurés parce que les administrations se sont mises dans une logique de privilégier la préservation de la paix sociale au détriment de la bonne marche de l’hôpital», charge le directeur de l’Hpd. Selon ses services, les syndicalistes profitent des fins de mois pour «faire monter la surenchère et veulent qu’on leur laisse ce qu’ils ont appelé «cadeau du général»».
La direction de l’Hpd est convaincue que c’est l’installation d’une gouvernance syndicale qui a mis à genoux tous les hôpitaux civils. «C’est sous une très forte pression syndicale que les ressources financières de ces hôpitaux ne servent plus à soigner des malades mais à payer des salaires et des primes démesurées et totalement illégitimes», regrette pour sa part le général Mame Thierno Dieng, directeur de l’hôpital Principal. L’ancien ministre de l’Environnement informe qu’à l’Hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff, «la totalité des recettes issues de ce que les malades paient pour être soignés, est insuffisante pour payer les salaires et les primes !!!» Le médecin-chef de Hpd de conclure : «Nos syndicalistes sont dans une logique d’installer une gouvernance syndicale. Je m’y opposerai par tous les moyens.