Plus que quelques heures avant le grand jour. Les Sénégalais sont appelés aux urnes ce dimanche 31 juillet. Ces élections, aux enjeux colossaux, permettront, entre autres, de renouveler les mandats des 165 députés présents à l’hémicycle. En préparation de cette journée, la Convention des Jeunes reporters du Sénégal (CJRS) a organisé une cérémonie de remise de 500 gilets aux médias sénégalais. Présent à cet évènement, Babacar Diagne, président du conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), a profité de cette occasion pour donner son appréciation du comportement de la presse durant la campagne de ces élections. 

 

 

« La campagne a été globalement bonne. Mais nous avons eu une campagne très particulière, frénétique, violente à des moments, rappelle l’ancien directeur général de la RTS. Si ce qu’on a vu à la télé et entendu dans les radios a été globalement apprécié, je dois vous dire que cela a nécessité beaucoup  de négociations. Nous avons été en contact constant avec les mandataires, nous avons eu à rectifier beaucoup de choses d’accord avec les parties. Comme vous l’avez constaté, il y avait parfois des appels à la violence des propos que je n’ose même pas répéter ».

 Pour tenter de contrer cette spirale de violence, le CNRA avait opté pour la carte négociation et a, par la même occasion, pu compter sur la prise de conscience des professionnels des médias : « Il a fallu appeler les mandataires, discuter avec eux et faire réécouter ce que leurs leaders ont dit ; et à chaque fois, nous nous sommes entendus. Je dois aussi saluer le comportement de nos organes de presse. Même si certains ont relayé des propos qui ont été violents, des propos haineux. Très souvent, ces propos ont été dénoncés immédiatement dans les éditos des différents organes. Et ça, nous l’avons beaucoup apprécié. Je crois qu’en dépit de ce que l’on voit au Sénégal, en dépit de la banalisation de la violence, il y a quand même une responsabilisation accrue des journalistes. Et même des jeunes reporters, ils sont beaucoup plus matures qu’on le dit. »

« Nous avons eu souvent des satisfactions par rapport au travail des journalistes. Maintenant, c’est un travail continu, il y a une vigilance à avoir, surtout par rapport à ce qui reste de la campagne. Des scènes de violence sont possibles mais il nous faut constamment avoir cette position responsable. Il faut constamment avoir à l’esprit que nous ne devons pas nous départir de cette position de sérénité qui fait que nous devons donner à notre peuple la bonne information », exhorte Babacar Diagne.