La vente annoncée d’une partie du patrimoine foncier de l’hôpital Aristide Le Dantec, pour la reconstruction de ce plus grand Centre national hospitalier universitaire (CHU) du Sénégal, rappelle, à en croire Sud Quotidien, d’autres projets étatiques de ce genre qui ne sont pas encore exécutés. Elle fait naître aussi des supputations.


En effet, dans le cadre du projet de reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec, l’État du Sénégal met en vente une partie du foncier de ce Centre national hospitalier universitaire (CHU) d’une contenance de trois (3) hectares. Cette annonce est publiée dans plusieurs journaux, confirmant ainsi des allégations de cette vente qui a fuité bien avant son officialisation.
Sur les réseaux sociaux, des Sénégalais s’opposent à cette volonté étatique. En attendant la cession définitive de ces terres, force est de relever que la démarche n’est pas une nouveauté. Il y en a eu dans d’autres situations  ; le point de concordance étant qu’après l’annonce, le devenir des projets de vente n’est pas bien connu ou est peu élucidé.

Par exemple, lorsque Sidiki Kaba était Garde des Sceaux, ministre de la Justice, il a été annoncé la vente du terrain qui abrite présentement la prison de Rebeuss. Les recettes tirées de la vente, estimées à 6 milliards de FCFA, devraient servir à la construction d’une nouvelle maison d’arrêt et de correction à Sébikotane.
Plusieurs années se sont écoulées maintenant sans qu’une information précise ne soit donnée sur ce qui est devenue de cette option de l’État. Et pourtant, la délocalisation de Rebeuss et toujours agitée et le terrain ne serait plus à vendre, mais devrait plutôt à abriter une nouvelle cité judiciaire.
Autre assiette foncière ayant subi le même sort, l’emprise de l’ancien aéroport international de Dakar. L’ouverture de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD), en fin 2017, a mis un terme au trafic à Léopold Sedar Senghor. Du fait de son emplacement, le site suscite des convoitises.
Au-delà de la conversion d’une partie du terrain en aéroport militaire, qui avait été actée par décret fin 2017, c’est désormais l’ensemble des 600  hectares du site qui doit être redistribué par l’État, entre différents projets d’aménagement et programmes immobiliers.
Le président Macky Sall y a promis l’érection d’un Parc forestier mais, il n’a pas encore vu le jour. Pendant ce temps, le site est morcelé en parcelles dont seule une frange de la population peut espérer en avoir. La gestion des terres de l’ex aéroport international Léopold Sedar Senghor, continue à soulever des questionnements.
Le cas du stade Assane Diouf n’a toujours pas connu de fin. Détruit en 2007 et devant servir à la construction d’un tour d’une trentaine d’étages, au profit des Chinois, le sort du stade Assane Diouf a fait naître un collectif qui s’oppose au bradage des terre de cette ancienne infrastructure sportive, la seule que comptait Dakar-Plateau pour ce projet dénommé «Cité Kawsara».

Même si une partie est totalement occupée, aux grand-dam des Dakarois, des citoyens luttent contre l’occupation des abords du phare des Mamelles.
Plusieurs associations engagées sur les questions environnementales avaient initié une pétition en 2020 pour une plainte contre l’État, afin qu’il garantisse la protection du littoral.
Car, un promoteur immobilier avait même commencé à empiéter la colline du phare. Et puis, il y a eu aussi décret n°2017-486 en date du 06 avril 2017.
À travers celui-ci, l’État prononce la désaffectation de l’ensemble immobilier constituant une assiette foncière globale de 07 hectares 35 ares 60 centiares, à distraire des titres 990/NGA, 12057/NGA et 15016, situé à Dakar, Liberté 6, dans le Camp Leclerc, occupé par la Gendarmerie nationale. Un grincement de dents s’en est suivi.

Le déclassement de la bande des filaos de Guédiawaye fait des heureux. Alors que la demande de la communauté chrétienne de disposer d’un cimetière dans cette partie de la banlieue a en partie motivé cette mesure, des nantis se sont partagé les différentes parcelles aménagées. L’Église attend toujours d’être édifiée. À côté, des populations, qui se disent dépossédées de leur bien, organisent la résistance.