En Guinée‑Bissau, le double scrutin présidentiel et législatif du 23 novembre 2025 s’est déroulé dans un climat de calme relatif mais sous haute tension institutionnelle. Plus de 960 000 électeurs étaient appelés à renouveler l’Assemblée nationale, dissoute depuis deux ans, et à élire un nouveau président. Le vote a été salué par la Commission nationale des élections (CNE) comme «paisible», malgré quelques difficultés logistiques mineures. Selon Idriça Djalo, secrétaire exécutif adjoint de la CNE, le déroulement du scrutin a été marqué par un «esprit de cordialité» entre les candidats, tandis que l’encouragement à la participation des jeunes et des femmes a été un des aspects les plus positifs de l’élection.
Des estimations préliminaires des commissions régionales indiquent que le taux de participation aurait dépassé 65 %, ce qui témoigne d’un engagement significatif de la population. L’absence d’incidents majeurs lors du vote, comme l’a confirmé l’APA, a été perçue par certains observateurs comme un signal encourageant, dans un pays régulièrement fragilisé par l’instabilité politique.
Le dépouillement a débuté dès la clôture des bureaux de vote, selon les autorités électorales. Ce processus est suivi de près par la communauté internationale, alors que la Guinée‑Bissau se trouve à un moment crucial de son histoire politique. Les résultats provisoires devraient être annoncés d’ici le 27 novembre, selon la CNE.
Le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, ancien général, brigue un second mandat pour la première fois dans un pays où aucun président en exercice n’a remporté une réélection depuis des décennies. Il a centré sa campagne sur la promesse de stabilité, le développement des infrastructures, l’amélioration de l’accès à l’eau et un renforcement de l’unité nationale. Son principal rival est Fernando Dias, soutenu par certaines formations de l’opposition, mais l’exclusion du PAIGC, le parti historique de la opposition, a pesé lourd dans le débat électoral.
Depuis le 24 novembre, les autorités bissau-guinéennes surveillent la situation avec prudence. Le calme reste de mise, mais le contexte institutionnel reste fragile malgrè les critiques mettent en garde contre un manque de véritable concurrence politique, le PAIGC accusant les pouvoirs en place de manipulation. Certains analystes redoutent que l’issue du scrutin ne fragilise encore davantage la légitimité du pouvoir si la communauté internationale ou une partie de la population rejette les résultats.
Ce vote intervient alors qu’Embaló, confronté à des accusations d’autocratie, tente de consolider sa position. Le scrutin est vu comme un test majeur pour la stabilité du pays, déjà marqué par plusieurs coups d’État dans son histoire. Le déroulement pacifique du 23 novembre est un signe rassurant, mais le véritable pari reste le traitement des résultats et la capacité des institutions à garantir une transition démocratique crédible. Zaynab Sangare


































