À première vue pour un Sénégal à l’indice de développement humain faible et ayant pour ambition d’être un pays émergent d’ici à 2035, il est essentiel de favoriser l’entrepreneuriat afin de développer le tissu économique sur tout son territoire et dans toutes les strates de sa population. C’est à cet effet qu’à été créée la DER/JF, un organisme ayant pour but de financer l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes, qui constituent les couches démographiques les plus importantes du pays.

Les attributions de la DER/FJ

Pour commencer, c’est de la volonté du Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky Sall que va germer l’idée de la DER/JF. En effet, il désire pleinement impliquer la jeunesse et les femmes dans le mouvement de l’économie nationale, ce qui mènera à la création de cette institution. L’équité,l’inclusion ainsi que la création de richesses sont les points d’orgue qui présideront tout au long de son développement.

Fondée en 2017 à Dakar, la Délégation Générale à l’Entrepreneuriat Rapide des Jeunes et des Femmes répondait au constat que 60 % des jeunes de 15 à 35 ans sont au chômage, ainsi que 33 % des femmes. À ce titre, la DER/FJ est ouverte à tous les Sénégalais, dotée de procédures simplifiées et d’un accès facilité au financement. D’autre part, elle prodigue également formations et assistance technique à ceux qui en ont besoin.

Ces 30 milliards de dotation annuelle en font une grande force d’autonomisation des individus et d’expansion des petites entreprises, qui, par effet boule de neige deviendront respectivement PME et Grandes entreprises.

Les missions de la DER/FJ 

  • La définition et la mise en œuvre de stratégies pour favoriser l’auto-emploi des jeunes et des femmes, catégories les plus en nécessité de soutien.
  • La mobilisation de ressources et le financement des projets d’entreprise afin d’assurer un bon départ de projet et un développement harmonieux.
  • Le renforcement des capacités techniques et managériales de ces bénéficiaires par le biais de formations.
  • L’encadrement et le suivi des projets et activités financés afin d’assurer la pérennité de ces entreprises.

L’aspect le plus important de ces missions est qu’elles vont permettre l’établissement de véritables cercles vertueux qui permettront aux différents acteurs de l’économie et entrepreneurs de se renforcer mutuellement.

Effectivement, l’accent politique est mis sur la notion d’équité territoriale. C’est-à-dire que l’ambition est de mobiliser efforts et initiatives pour valoriser le potentiel de toutes les régions et territoires. Et ce, dans l’optique long terme de voir émerger des champions nationaux, créateurs de valeur dans les secteurs les plus porteurs.

La consolidation du tissu économique permettra en conséquence une meilleure redistribution des richesses.

Madame Mame Aby Seye, nouvelle dirigeante de la DER/FJ

Multi-diplômée, Mame Aby Seye possède à la fois un doctorat en sociologie-démographie acquis à l’université de Caen et également un DESS en Urbanisme-Aménagement à l’Institut Français d’Urbanisme.

Nominée le 10 mars 2022 au poste de délégué général de la DER/FJ, Mme Mame Aby Seye succède le 21 mars 2022 à M. Papa Amadou Sarr qui en était à la tête depuis 4 ans.

Issue du Fonds de financement de la formation professionnelle et technique(3FPT) où elle défendait déjà la formation professionnelle et technique, elle compte inscrire son nouveau mandat dans cette continuité. Ainsi, elle déclara dès son entrée à la DER/FJ : “La création de richesses et la dynamisation de l’économie sénégalaise ne se feront que si nous faisons de l’inclusion économique, financière et sociale une véritable priorité. C’est à travers cette mission, désormais mienne, que j’aurai à cœur d’accompagner les jeunes et femmes entrepreneurs dans la concrétisation de leur projet à travers un accès rapide et simplifié au financement.

Selon ses camarades de promotion, lors de ces études, Mame Aby Seye a toujours fait montre d’une forte volonté de concret, quittant volontiers la théorie universitaire pour se confronter au réel, aux acteurs tangibles de l’économie. C’est en passant du temps à échanger avec les maillons les plus humbles du système que s’est développé sa sensibilité aux problématiques d’inclusion qui représentent un frein véritable au développement économique du pays.

C’est alors qu’elle en est arrivée à la conclusion que c’est l’amélioration de la contribution des femmes et des jeunes à l’économie entrepreneuriale qui était le plus à même de revigorer l’économie. D’une façon telle qu’elle améliorerait immédiatement la condition des franges les plus fragiles de la population. Rappelons que l’âge moyen au Sénégal est de 19 ans et que les femmes représentent 50 % de la population, ces chiffres confirment l’intuition de madame la délégué générale.

Dès son retour au pays, ses engagements dans les ONG locales lui ont permis d’approfondir ses connaissances des enjeux propres à chaque territoire. Notamment dans le domaine de l’agriculture, de la pêche ou encore de la santé. De retour en France, elle affûtera ses compétences en urbanisme au sein de l’ACAD en qualité de consultante. Puis à Andros en tant que Responsable des études de marché, elle va se concentrer sur les questions de sociologie et de démographie.

Encore une fois de retour au Sénégal en 2015, elle s’engagera dans la caisse de dépôt et de consignations dans des postes d’encadrement de projet. Sa montée en expertise sera telle qu’elle sera nommée en 2019 à la tête du Fonds de Financement de la Formation Professionnelle et Technique par le chef de l’état, et travaillera alors en coopération directe avec la banque mondiale.

En conclusion, madame Mame Aby Seye est la porteuse de projet idéale pour défendre les valeurs de la DER/FJ, car son intime conviction est qu’il faut investir dans la formation des futurs acteurs de l’économie. Dans ces conditions seulement, par le biais des nano-crédits, de la formation, de l’inclusion et de l’encadrement, la croissance pourra devenir virale et s’auto-entretenir.

En conséquence de quoi sera mise en pleine une économie pérenne ou chaque acteur sera valorisé au plus près de son plein potentiel. Cette valorisation bénéficiera en premier lieu à cet acteur, mais rayonnera également sur les acteurs voisins de son secteur et ainsi de suite au même titre que des plantes complémentaires s’optimisent et se protègent mutuellement.