Plus de 3000 migrants tentant de rejoindre l’Europe sont morts en mer l’année dernière, deux fois plus qu’en 2020, a indiqué vendredi l’Onu, qui veut des «alternatives» à ces fuites désespérées et dangereuses. «Sur ce total, 1924 personnes ont été déclarées mortes ou disparues sur les routes de la Méditerranée centrale et occidentale, tandis que 1153 autres ont péri ou été portées disparues sur la route maritime de l’Afrique du Nord-Ouest, vers les îles Canaries», a déclaré une porte-parole de l’agence de l’Onu pour les réfugiés (Hcr) à Genève, Shabia Mantoo. Le



En 2020, 1544 décès avaient été signalés pour les deux routes. Et le phénomène continue, «478 personnes supplémentaires ont péri ou été portées disparues en mer» en 2022, ajoute la porte-parole. Selon le Haut-commissariat de l’Onu pour les réfugiés, la pandémie du Covid-19 et les fermetures de frontières qui en ont découlé ont eu un impact sur les flux migratoires, de nombreux réfugiés et migrants se tournant vers des passeurs pour tenter de rejoindre malgré tout l’Europe. Des arrivées en Europe qui ont aussi quasiment doublé

Dans un rapport publié ce vendredi, le Hcr relève notamment que 53 323 personnes sont arrivées par la mer en Italie en 2021, soit 83% de plus qu’en 2020, et 23 042 sont arrivées dans les îles Canaries, presque autant qu’en 2020. Il y a par ailleurs eu une augmentation de 61% des départs en mer depuis la Tunisie en 2021 par rapport à 2020 et de 150% depuis la Libye. Les départs depuis l’Algérie n’ont en revanche que très légèrement augmenté (+3%).

La plupart des traversées en mer se font à bord de bateaux gonflables bondés et en mauvais état, indique le Hcr. Nombre de ces embarcations se dégonflent ou chavirent, entraînant le décès des occupants. La Méditerranée centrale est la route de migration la plus meurtrière au monde, avec plus de 17 000 morts et disparitions enregistrés depuis 2014 par le Projet migrants disparus de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim).

La mort n’est pas le seul danger qui menace les réfugiés et migrants, relève aussi la porte-parole du Hcr. Ils sont également victimes de nombreuses violations des droits de l’Homme : exécutions extrajudiciaires, détentions illégales et arbitraires, violences sexuelles, travail forcé, esclavage, mariage forcé, etc.

Selon le Hcr, entre instabilité politique, conflits, détérioration des conditions socio-économiques et changement climatique, les conditions sont réunies pour observer ces prochaines années, un accroissement des déplacements vers l’Europe depuis l’Afrique.

L’organisation appelle les gouvernements à élaborer des «alternatives» pour que les réfugiés et migrants ne ressentent plus le besoin de se lancer dans des périples qui les mettent à la merci des trafiquants ou mettent leur vie en danger.