En marge de son passage à l’émission « Conférence de presse » de notre confrère Khalifa Diakhaté, sur iRadio, ce jeudi, 10 janvier 2019, le ministre délégué chargé du développement du réseau ferroviaire, Abdou Ndéné Sall, s’est prêté à notre jeu de questions-réponses pour évoquer la situation du Train Express régional dont la réception de la continuité ferroviaire est prévue le 14 janvier prochain. Les questions de la gestion de l’indemnisation des impactés du TER, la date effective de l’exploitation du train et la nécessité d’opérer une vaste campagne de sensibilisation ont également été évoquées par le ministre.

M. le ministre, il reste encore exactement 2985 impactés du TER à indemniser. Qu’est-ce qui retarde la prise en charge de ces cas ?
Nous avons déjà fait le recensement depuis longtemps, et avant de lancer un appel d’offres, on a fourni ce qu’on appelle un certificat d’existence de crédit. Donc les crédits existent, les 45 milliards qui ont été prévus pour indemniser les personnes affectées par le TER étaient disponibles depuis le début. Le problème qui se pose, c’est que l’indemnisation, ce sont des procédures bien déterminées, c’est l’argent public que nous dépensons donc il faut que tout se fasse dans les règles de l’art. Il y a une procédure bien déterminée et nous avons un bon président de cette Commission, c’est le Gouverneur et l’ensemble des services des domaines et Cadastre, l’ensemble des services financiers, les gens sont payés avec des chèques, donc tout va se passe comme il faut. Il est vrai que nous avons eu quelques problèmes avec plusieurs personnes qui n’avaient pas de titres réels ou qui n’avaient pas de certificat d’hérédité. Mais l’argent est disponible, dès que tout sera en ordre ils seront rémunérés. Il y a un autre problème parce que la plupart de ces personnes, près de 1700, sont des marchands ambulants qui avaient des places d’affaires, et avec eux c’est difficile parce que le recensement été fait, mais après il y à beaucoup de gens qui sont venus pour dire qu’ils étaient là-bas. Donc, on fait un autre audit pour savoir ce qu’il en est exactement, parce que sinon on va exploser le budget pour rien. Actuellement, on a recensé le maximum, et on a même laissé un volant important de 10%, à peu près cinq milliards, pour payer ceux qui vont venir après.

C’est ce qui fait donc que le président Sall, lors de son face-à-face avec la presse le 31 décembre, a évoqué le montant de 50 milliards F CFA ?
Exactement, c’est cela. Parce qu’il y a des personnes qui peuvent être en voyage, on a pu faire des erreurs, c’est parfois compliqué dans certaines familles… Mais tous les impactés du TER qui sont, au total, environ 14500 seront payés. Les 11500 ont déjà été totalement indemnisés. Pour le reste, tant qu’on n’a pas signé pour dire qu’on est d’accord sur le niveau d’indemnisation et les affaires connexes qui l’accompagnent, on n’est pas payé. Tous ceux qui ont signé ont été payés, même sur l’axe il y a 4 maisons qui n’ont pas encore été détruites parce que les gens ne sont pas d’accord. On continue la conciliation, et si on n’y arrive pas avec la médiation de certaines autorités de la zone, on amène le dossier au Tribunal, on évalue et on va payer ce que le Tribunal va accorder.

« Beaucoup de sensibilisation pour éviter les accidents »

Est-ce qu’il y a un délai pour ceux qui doivent encore être indemnisés ?
Non tous les gens qui auront des papiers en bonne règle seront indemnisés le plus rapidement possible. Sur l’autoroute à péage par exemple il y a des gens qui restent toujours à être indemnisés, et il y a des gens qu’on indemnise au fur et à mesure qu’ils complètent leurs dossiers. C’est l’argent public donc il faut que tout se passe dans les règles de l’art. Et d’ailleurs ce sont des choses qui ne nous concernent même pas en tant que ministre, on s’occupe des travaux, c’est à une Commission dirigée par le Gouverneur et l’ensembles des spécialités des domaines, des finances… qui s’en occupent. Mais vraiment tout se passe comme il faut parce que c’est contrôlé par les services de contrôle étatique, les bailleurs de fonds qui nous ont financé (BID, BAD, AFD…)

L’ouverture est prévue pour le 14 janvier, mais à quand le début de l’exploitation ?
On va commencer l’exploitation dès que les conditions de sécurité seront totalement assurées. On va continuer à faire les tests, terminer les passerelles métalliques, le rétablissement routier, continuer à faire la sensibilisation parce que le président de la République a fait une révolution technologique, et il faut que, dans la mentalité des Sénégalais, on fasse beaucoup de sensibilisation pour éviter les accidents et autres. Il est important d’assurer à la population un transport sécuritaire et fiable.

- Vidéo de présentation du TER par le CETUD

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Mais, si tout cela n’est pas encore fait, pourquoi cet empressement à inaugurer ?
Il n’y a pas d’empressement, et ce n’est pas une inauguration mais une réception de la continuité ferroviaire. La continuité ferroviaire est de pouvoir se déplacer d’un espace à un autre avec le train, et ça c’est possible. N’eut été les questions de sureté et de sécurité, on pourrait commencer l’exploitation commerciale. On a amené la modernité, les gens ne connaissent pas encore cela, et on veut tester tout ce modèle avant de commencer. Et c’était prévu depuis le début, il était prévu de terminer les travaux, de faire la réception et ensuite un contrat de préexploitation pour voir comment le système fonctionne avec les habitudes des gens. Et ensuite on améliore. Il faut que l’on assure tout cela avant de commencer l’exploitation commerciale.

Est-ce qu’il y a une idée sur la date de réception et le début de l’exploitation ?
Normalement, dans six mois au plus tard, on pourra commencer l’exploitation. On peut terminer plus rapidement, tout dépend de la collaboration de la population. Si tout le monde collabore, on va peut-être terminer dans trois mois, il faut simplement que les gens changent leurs habitudes, qu’ils sachent que le TER c’est de l’électricité, qu’on peut facilement être électrocuté, il y a tout un travail de communication à faire. Nous avons commencé avec les rappeurs qui font de la sensibilisation, nous allons faire des contrats avec toutes les radios pour une large sensibilisation afin que ce projet soit une réussite totale. Parce que ce qui est important c’est le service que nous assurons à la population, nous voulons leur assurer un service sécuritaire, capacitaire et fiable.

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