Recep Tayyip Erdoğan semble de plus en plus à la dérive. Alors que la Turquie est en proie à de vifs feux de forêt ayant fait huit morts, de fortes critiques sont soulevées quant à la gestion du phénomène par le gouvernement. En effet, comme le rapporte Le Parisien, ce dimanche 8 août, l’agence forestière nationale turque n’aurait dépensé que 2 % des 200 millions de lires, soit 19,7 millions d’euros, prévues pour lutter contre les incendies liés aux canicules. De ce fait, la Russie, l’Azerbaïdjan ou encore l’Europe ont mobilisé une partie de leurs troupes pour aider la Turquie. Des sapeurs-pompiers de Marseille auraient même été envoyés sur place.

Un élan de solidarité peu apprécié

Malgré cela, le président turc n’a pas caché son mécontentement alors que son pays reçoit de l’aide. Dans une interview à la télévision locale, mercredi 4 août, Recep Tayyip Erdoğan a assuré que l’opposition répandait un « terrorisme de mensonges ». « En réponse à cela, il n’y a qu’une chose à dire : Strong Turkey », a ajouté le leader. Il n’a pas hésité à fustiger le hashtag #HelpTurkey (Aidez la Turquie, en français) lancé sur Twitter par des internautes, relate Le Parisien. Le chef de l’Etat a comparé cet élan de solidarité à une campagne de communication de « terreur par le mensonge propagée depuis l’Amérique, l’Europe et certains autres endroits » du monde. Par conséquent, le bureau du procureur va mener une enquête afin de déterminer si ces tweets avaient l’intention de « créer de l’anxiété, de la peur et de la panique au sein de la population, et d’humilier le gouvernement turc ».

Pour aider les victimes, il jette… des sacs de thé

Plus inquiétant encore, les médias turcs n’auraient plus le droit de diffuser des images des forêts incendiées ou de rédiger des articles « qui génèrent de la peur et inquiètent la population », sous peine d’une amende. Le week-end dernier, samedi 31 juillet, Recep Tayyip Erdoğan s’est d’ailleurs rendu à Marmaris, commune ravagée par les flammes. Depuis un bus blindé, et sous une importante escorte policière, le président turc a simplement jugé bon de jeter des sacs de thé aux habitants.