En Guinée, la presse et les blogueurs sont vent debout contre la censure. Ces derniers jours, les accès aux réseaux sociaux et aux services de messagerie sont très limités. Et plusieurs sites d’information guinéens n’étaient pas consultables. Ces restrictions sur internet ont notamment eu lieu mercredi dernier, journée de manifestation à l’appel des Forces vives, composées d’organisations de la société civile et de partis d’opposition.

Une forte probabilité de restriction de l’internet pour contenir les manifestations ». C’est l’accusation de l’Association des blogueurs de Guinée lancée au gouvernement après avoir constaté de grandes difficultés d’accès aux réseaux sociaux le jour de la mobilisation des Forces vives. Une censure numérique utilisée depuis plusieurs années par les gouvernements successifs, selon le président d’Ablogui Alfa Diallo. « À chaque fois qu’il y a des grandes manifestations qui sont prévues, les autorités adoptent des stratégies visant à empêcher les citoyens de s’exprimer sur les réseaux sociaux et pour nous, cela est honteux, affirme t-il. Non seulement la charte de la transition que le CNRD, qui est au pouvoir, a lui- même adoptée, mais aussi à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, mais aussi à la déclaration universelle des droits de l’homme ».

Accès aux sites d’information perturbé

Mais chose inédite cette fois- ci, plusieurs médias ont également vu l’accès à leurs sites web fortement perturbés. Dans un tions professionnelles de presse dénoncent « des actions liberticides engagées par l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications ». Les médias condamnent également la saisie des émetteurs de deux stations de radios le jour de la manifestation. « Deux journalistes ont été agressés sur le terrain par des militaires. On cherche toujours à cacher quelque chose parce que si les sites qui sont prompts à donner des informations fonctionnent bien, ils vont relayer des bavures », estime Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de presse en Guinée. Dans un rapport, le Syndicat constate au premier trimestre 2023, sept fois plus d’actes liberticides envers la presse par rapport à la même période l’an dernier.