L’Afrique du Sud et l’île Maurice demeurent les deux places financières les plus solides du continent, selon l’édition 2025 de l’Absa Africa Financial Markets Index, publiée le 16 octobre par Absa Group en partenariat avec le Forum officiel des institutions monétaires et financières (OMFIF). Malgré un léger recul, l’Afrique du Sud conserve son statut de leader africain avec une note moyenne de 86 points, contre 88 en 2024, tandis que Maurice maintient sa deuxième place avec un score stable de 76 points.

Ce rapport annuel, devenu une référence en matière d’évaluation de la solidité financière des économies africaines, analyse les performances de 29 pays représentant près de 80 % de la population et du produit intérieur brut du continent. L’indice repose sur plus de quarante indicateurs regroupés en six grands axes profondeur du marché, accès aux devises étrangères, cadre juridique, stabilité macroéconomique, environnement fiscal et réglementaire, ainsi que développement des fonds de pension.

L’Afrique du Sud conserve sa première place malgré un environnement économique difficile marqué par la volatilité du rand et un ralentissement de la croissance. Elle se distingue par des scores presque parfaits dans plusieurs catégories : 100 points pour la qualité du cadre juridique, 98 pour la profondeur de marché et 96 pour la clarté réglementaire et fiscale. Son accès aux devises étrangères reste également solide avec 86 points. En revanche, le pays affiche des performances plus modestes en matière de stabilité macroéconomique (79 points, cinquième place) et de développement des fonds de pension (65 points, troisième place).

Maurice confirme sa réputation de centre financier stable et transparent, conservant sa deuxième position avec un score inchangé. Sa stabilité politique, la rigueur de sa supervision financière et son environnement fiscal attractif lui permettent de demeurer une destination privilégiée pour les investissements régionaux.

La principale surprise de cette édition vient de l’Ouganda, qui progresse de manière significative pour atteindre 66 points, se hissant à la troisième place du classement. Cette avancée, au détriment du Nigeria, désormais quatrième avec 65 points, illustre la montée en puissance des marchés émergents d’Afrique de l’Est, plus dynamiques et mieux structurés. La Namibie (64 points), le Botswana (63 points) et le Ghana (60 points) complètent le haut du tableau.

Sur les 29 pays étudiés, neuf enregistrent une amélioration de leurs performances, parmi lesquels l’Ouganda, la Namibie, le Botswana, le Ghana, le Rwanda, le Zimbabwe, l’Angola, le Lesotho et la République démocratique du Congo. Onze autres, dont l’Afrique du Sud, le Maroc, le Kenya, l’Égypte et le Cameroun, voient leur score reculer, tandis que huit pays, notamment Maurice, le Nigeria, la Tunisie et la Côte d’Ivoire, affichent une stabilité. Le Rwanda signe la plus forte progression avec un gain de huit points, suivi de l’Éthiopie (+5 points), du Botswana et du Lesotho (+4 points chacun). Le Cameroun, en revanche, enregistre la plus importante baisse avec une perte de trois points.

L’analyse souligne que treize pays dépassent désormais la barre des cinquante points, traduisant une amélioration progressive de la structuration des marchés financiers africains. Cependant, plus de la moitié des pays étudiés demeurent en dessous de ce seuil, révélant le chemin qu’il reste à parcourir pour renforcer la profondeur et la résilience du système financier continental.

L’Absa Africa Financial Markets Index 2025 confirme ainsi la dualité du paysage financier africain : d’un côté, quelques économies bien établies, disposant de cadres réglementaires solides et de marchés liquides ; de l’autre, un grand nombre de pays où les réformes, la transparence et la stabilité macroéconomique restent essentielles pour attirer durablement les capitaux et stimuler l’investissement privé.