L’autrice, prix Goncourt 2009, réagit notamment aux attaques de l’extrême droite contre la nomination de son frère rue de Grenelle. C’est sans doute la nomination qui a fait le plus réagir: vendredi soir, Pap Ndiaye est devenu le ministre de l’Éducation nationale du nouveau gouvernement d’Elisabeth Borne. L’arrivée de cet historien a provoqué l’indignation de plusieurs figures d’extrême droite, notamment Marine Le Pen et Éric Zemmour. Marie Ndiaye, prix Goncourt 2009 pour Trois femmes puissantes et soeur du nouveau ministre, a réagi ce samedi sur RTL:

« Bien sûr, on s’y attendait. Cela n’a rien de surprenant. Quand on accepte ce genre de mission, on accepte aussi ce qu’il y a de plus détestable […] Je l’admire d’accepter de ne plus être complètement lui, mais d’être aussi un personnage qu’on agresse de manière absurde, complètement stupide. »

« C’est le jeu »
Sur Twitter, la présidente du Rassemblement national a qualifié Pap Ndiaye d' »indigéniste assumé », voyant dans sa nomination « la dernière pierre de la déconstruction de notre pays ». Éric Zemmour a quant à lui estimé que le nouveau ministre allait « se charger » de « déconstruire l’histoire de France ». « N’importe quoi! Quelle absurdité… » répond Marie Ndiaye:

« C’est le jeu (…) Je trouverais peut-être gênant qu’il soit adoubé par Zemmour et Le Pen. Il ne l’est pas, il ne le sera jamais, et c’est tout à son honneur. »

« Mon frere est quelqu’un qui n’est jamais extrême, jamais dans les radicalités », ajoute l’autrice. « C’est quelqu’un qui cherche les accords, les consensus. C’est quelqu’un qui, je crois, est profondément à la recherche de la paix. Pas la paix qui dissimulerait les conflits, mais la paix éclairée. »

L’anti-Blanquer
La nomination de Pap Ndiaye est sans doute la grande surprise de ce remaniement, tant il est éloigné de Jean-Michel Blanquer, qui l’a précédé rue de Grenelle. Notamment autour du concept d' »islamo-gauchisme », présenté comme un « fait social indubitable » par ce dernier en février 2021 sur BFMTV. La veille, Pap Ndiaye se positionnait à l’extrême inverse au micro de France Inter:

« C’est un républicain très engagé »: Élisabeth Borne défend Pap Ndiaye, ciblé par l’extrême droite. »Ce terme ne désigne aucune réalité dans l’université, c’est plutôt une manière de stigmatiser des courants de recherche », déclarait-il. « La notion d’islamo-gauchisme désignait des formes de dérive d’une gauche très pro-palestinienne vers l’antisémitisme. Elle a été reprise par l’extrême droite pour qualifier tous les mouvements antiracistes, tous ceux qui s’occupent des discriminations. »

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