Le Dg du Port auto- nome de Dakar (Pad) n’attend rien d’autre des populations de Dougar que de la compréhension. Ces dernières sont accusées d’avoir agressé les habitants de la cité Port implantée dans ce village.

Les attaques récurrentes dont font l’objet les travailleurs logés à la cité Port, implantée à Dougar dans la commune de Diamniadio, indisposent au plus haut point, les autorités portuaires. Dimanche en effet, la vingtaine de familles vivant dans l’assiette réservée à la phase 2 du programme a reçu des visiteurs indélicats en plein jour avec en prime des dégâts matériels importants : vitres cassées, grilles arrachées et une télévision endommagée dans l’une des maisons. «C’est une situation très regrettable, à la fois incompréhensible (…) On peut comprendre qu’il y ait des gens qui pensent que c’est leur droit, le patrimoine de leurs parents. Leurs parents sont nos parents aussi. Mais on est très affectés aujourd’hui de voir surtout le traumatise que vit la vingtaine de familles qui est déjà là avec leurs enfants sur un ensemble de 300 logements. Ces braves travailleurs sont affectés et traumatisés», a déploré lundi Aboubacar Sadikh qui s’est déplacé sur le site pour constater de visu la situation.


Il n’a pas manqué d’appeler les habitants de Dougar, incriminés par les victimes, au sens de la compréhension. «Je voudrais en profiter pour faire appel à nos compatriotes de Dougar de savoir raison garder. Nous leur tendons la main. Nous pouvons travailler avec eux en relation avec Peacock. Nous n’excluons pas d’aller les voir et de voir sur le plan social, ce qu’on peut faire pour ces populations», a dit M. Bèye, soutenant que l’essentiel est que le vivre-ensemble puisse prospérer entre autochtones et nouveaux venus. «Il faut qu’elle (la population de Dougar) sache que ces logements sont ici pour y rester. Force restera à la loi, ça c’est clair. On a fait un investissement de 10 milliards ici, ça ne peut pas passer par pertes et profits. Nous sommes condamnés à vivre ensemble, nous devons dialoguer et échanger et faire en sorte que l’on se retrouve», a-t-il mis sur la table. Relayé par le quotidien.
Du côté des travailleurs installés sur le site, c’est toujours l’émoi. «Ils sont venus avec une certaine violence. Une violence extrême ; armés de gourdins et d’armes blanches. C’était une trentaine de personnes. Nous sommes dans l’insécurité totale. Ils sont intervenus à visage découvert. Nous demandons au Directeur général, l’implantation d’une brigade de proximité», a témoigné Seydou Mbow, un habitant.
«Il y a eu déjà quatre attaques. Mais l’attaque de dimanche était la plus violente. D’habitude les attaques se résumaient à la phase 3 où une maison avait été incendiée. On ne peut plus vivre dans cette atmosphère. Si réellement le port et Peacock veulent qui nous vivons dans ces maisons, il faut qu’il y ait une sécurité», a estimé Jean- Baptiste Bonan, habitant le site depuis trois mois. «Nous allons travailler avec Peacock pour faire une demande pour avoir une brigade de gendarmerie pour la sécurité. Nous sommes prêts à supporter le coût parce que la sécurité n’a pas de prix», a- t-il poursuivi. «Nous les protégerons et pour ceux qui ont connu des dommages, nous allons travailler pour leur venir en aide», a tenté de rassurer le directeur du Port.


L’assiette sur laquelle est assise la cité du Port avait fait l’objet d’un litige foncier entre les populations de Dougar et la société Peacock investment. Après plusieurs mois de rudes contestations sanctionnées par des accrochages
entre Forces de l’ordre et autochtones, Peacock avait finalement poursuivi ses travaux pour ce projet qui, à terme, va faire bénéficier les travailleurs du port de 691 logements dans la zone.