Pour percevoir la bourse de sécurité familiale, c’est la croix et la bannière pour bon nombre de bénéficiaires originaires de la région de Sédhiou. C’est le constat qui a été fait en interrogeant certaines parmi ces personnes qui content leur calvaire et crient à la discrimination dans le traitement qui leur est réservé.


Rester depuis plus de deux mois sans percevoir leur bourse sociale, les femmes de la capitale du Pakao avaient reçu des informations que leur dû était disponible. Ayant pris d’assaut les alentours de La Poste de Sédhiou, ces femmes, qui ont l’habitude de retirer les bourses familiales, éprouvent des difficultés qui font que centaines passent des jours sans rien avoir.
Mathieu Diamd, un bénéficiaire, explique les difficultés que ces dames endurent pour percevoir cette bourse. «Il y a des femmes qui passent la journée ici. Et parmi elles, il y a celles qui quittent les communes environnantes et passent aussi la journée sans percevoir», renseigne M. Diamd. Qui ajoute : «Il y a des femmes qui payent les billets aller-retour dans le vide avant de percevoir les 25 mille francs.» Notre interlocuteur demande à l’Etat de revoir la manière de payer les bourses afin de mieux aider ces familles en situation défavorable. Rapporte le quotidien.
Fatou Faty, une femme âgée de la quarantaine, fatiguée et découragée en apparence, livre aussi son calvaire. «Depuis la semaine passée, nous passons presque la journée ici. Nous venons ici aux environs de 5h matin et c’est presque vers les coups de 18 h qu’ils nous informent que l’argent n’est pas disponible. On laisse tout ce qu’on a à faire à la maison pour venir ici. Parmi nous, il y a des femmes âgées. Et souvent, il y a des personnes qui passent par la fenêtre derrière et récupèrent leur argent alors que nous sommes dans l’attente depuis tôt le matin», explique Mme Faty. Qui ajoute: «Jeudi passé, une jeune femme nous a dépassées devant la porte de La Poste et s’est mise près de la fenêtre, c’est là où elle a remis sa carte pour ensuite recevoir sa bourse. Elle s’est tenue devant nous et a compté l’argent avant de mettre les cinquante mille francs dans sa pochette. Vous imaginez qu’il y a des personnes âgées qui passent presque la journée à attendre malgré tout cela, nous ne sommes pas considérées ici et ils ne donnent que de mauvaises réponses quand on leur demande.» «C’est vrai que cet argent c’est l’Etat qui nous le donne, mais avant de l’avoir on souffre réellement. Quand le moment de percevoir la bourse s’approche, on a même peur, tellement qu’on souffre avant de le récupérer. Puisque ceux qui nous payent notre bourse ne travaillent pas dans la transparence. Car s’il n’y a pas d’argent pour nous, pourquoi certaines nous dépassent pour recevoir leur somme par la fenêtre ?», s’interroge notre interlocutrice.

Pour les bénéficiaires, la meilleure solution c’est de faire le paiement via Orange money ou Wave.
Fily Mane, une femme âgée assise à la devanture de La Poste, raconte également comment elle vit cette situation. «Ça fait deux semaines que je cours après cette bourse. A chaque fois que nous venons, on nous dit de revenir. Si on revient encore, c’est la même chose qu’ils nous disent et pourtant on paye notre transport aller-retour», indique-t-elle. Avant d’avouer : «Vraiment nous sommes fatiguées et nous ne savons plus quoi faire. Nous constatons que beaucoup de personnes ont reçu leur somme en secret.

Nous demandons de l’aide à l’Etat. Se lever à 5h matin pour rentrer à la maison avec les mains vides, c’est vraiment horrible cette histoire de bourse sociale.»