Ne comptez pas sur Abdou Latif Coulibaly pour «valider» ou «invalider» une éventuelle troisième candidature de l’actuel président de la République. L’ancien journaliste et auteur de Wade, un opposant au pouvoir. L’alternance piégée qui ne veut visiblement pas s’aventurer sur un terrain glissant rappelle simplement la jurisprudence Wade, en 2012 et, pour le reste, donne sa langue au chat. Sur cette question et sur d’autres, Latif nous entretient dans ce second jet. Rapporte Walf quotidien. 


EntretienOù en est-on avec les écoles de formation professionnelles que le gouvernement avait lancées pour répondre à l’employabilité des jeunes ?

Abdou Latif COULIBALY : On a même dépassé ce qui avait été prévu. Chez moi, à Sokone, il y a un centre de formation professionnelle. On avait prévu 350 étudiants en 6ans. En3ans,on l’a dépassé. C’est extraordinaire que, aujourd’hui, chez moi, il y ait un jeune qui sorte avec le CAP sur le bâtiment et sur l’électricité. La politique que nous engageons en matière de formation aujourd’hui, elle va porter ses fruits dans 5 à 10 ans. Ça ne peut pas opérer tout de suite. Aujourd’hui, nous avons, à Thiès, un institut de formation professionnelle qui va former des
jeunes seulement pour poser des rails des trains. Et nous aurons aussi dans la même ville une école qui va s’occuper des trains, des avions. C’est ça l’employabilité des jeunes et le profil. En 2021, le profil des étudiants sénégalais était de 80 % littéraires contre 20 % scientifiques. C’est un pas professionnel mais technique. Vous pouvez faire le lycée technique Delafosse mais vous sortez avec zéro métier dans la tête.

La formation technique a toujours existé au Sénégal Où en est-on avec les écoles de formation professionnelles que le gouvernement avait lancées pour répondre à l’employabilité des jeunes ?

Abdou Latif COULIBALY : On a même dépassé ce qui avait été prévu. Chez moi, à Sokone, il y a un centre de formation professionlle. On avait prévu 350 étudiants en6ans.En3ans,on l’a dépassé. C’est extraordinaire que, aujourd’hui, chez moi, il y ait un jeune qui sorte avec le CAP sur le bâtiment et sur l’électricité. La politique que nous engageons en matière de formation aujourd’hui, elle va porter ses fruits dans 5 à 10 ans. Ça ne peut pas opérer tout de suite. Aujourd’hui, nous avons, à Thiès, un institut de formation professionnelle qui va former des
jeunes seulement pour poser des rails des trains. Et nous aurons aussi dans la même ville une école qui va s’occuper des trains, des avions. C’est ça l’employabilité des jeunes et le profil. En 2021, le profil des étudiants sénégalais était de 80 % littéraires contre 20 % scientifiques. C’est un pas professionnel mais technique. Vous pouvez faire le lycée technique Delafosse mais vous sortez avec zéro métier dans la tête. La formation technique a toujours existé au Sénégal mais la formation professionnelle, non. Heureusement, les privés ont pris en charge dans les secteurs marchands bancaires la formation professionnelle mais rien dans l’ingénierie.
Aujourd’hui, les plateformes vont commencer à fonctionner avec la découverte du pétrole.
Monter les boulons d’un hélicoptère, il faut l’apprendre. Sur les plateformes pétrolières, ce sont des hélicoptères qui déposent sur les stations les gens qui travaillent. Si on n’avait pas anticipé avec l’Institut des métiers du pétrole et du gaz (Impg) et formé des techniciens capables de monter sur des stations et de travailler sur les pla-TF ormes pétrolières, auraient été des Ovni posés sur terre. Combien de pays africains produisent du pétrole et qui ont construit ou proposé une école comme l’Impg ? On amène des avions entiers et des techniciens qui vien-Nene d’autres pays et on paie. Aujourd’hui, le gouvernement a fait une option qui est très claire : former les jeunes, y compris les cadres. Le gouvernement a fait des contrats dans lesquels nous avons notre part du pétrole extrait. Si nous n’avons pas de techniciens et d’ingénieurs qui sont capables de surveiller sur le bateau les compteurs d’extraction et de comptabilisation du pétrole brut extrait, qui va le faire ? C’est la sociétés étrangère qui exploite qui va venir nous dire que nous avons extrait par exemple hier, 100 mille barils de pétrole alors qu’elle a extraits 150 mille barils. Le mérite du gouvernement sénégalais, c’est d’avoir compris que, avant d’avoir une richesse de cette nature, il faut construire un écosystème d’économie du pétrole et du gaz. Et c’est l’Impg qui forme ça. Il y a aussi ces Isep qui sont là, presque 14 sur le territoire national qui vont commencer leur formation, en plus d’une trentaine d’écoles de formation professionnelles qui existent à l’intérieur du pays. Chez moi à Sokone, à 200 km de Dakar, pour se former autrement que dans un atelier de forgeron, il fallait venir à Dakar. Aujourd’hui, la mécaniques s’apprend sur place. J’ai envie de vous dire que ces questions ne sont pas faciles. Ce sont des questions planifiées dans le moyen et le long terme. On a formé des ingénieurs à partir du master professionnel qui vont monter sur toutes nos plateformes et qui sont capables au même titre et au même niveau que les ingénieurs européens et américains à contredire ce que les Américains et autres vont dire. Ce sont des efforts énormes. Et ce sont des Sé- négalais en association avec des partenaires qui ont déjà l’expériences en la matière. C’est formidables de voir aujourd’hui, que si vous montez sur Air Sénégal tous les pilotes qui vous parlent ce sont des Sénégalais et africains formés au Sénégal. A Thiès, on a ouvert une école de formation de pilotes et de mécaniciens de bord. Avant, il fallait qu’ils aillent à Toulouse pendant des années pour revenir au Sénégal. Et il y a d’autres perspectives également qui sont là. Fatick a déjà terminé son lycée professionnel et il a été livré, Sandiara n’a pas encore fini. Aujourd’hui, il y a beaucoup de projets qui trainent. C’est à cause du retard du décaissement, parce que ce sont des bailleurs de fonds qui financent. Mais aussi à cause des règles de transparence et demais la formation professionnelle, non. Heureusement, les privés ont pris en charge dans les secteurs marchands bancaires la formation professionnelle mais rien dans l’ingénierie.

Le Sénégal a pris une option nette et claire : c’est la dématérialisation des procédures, la digitalisation du travail, etc. il y a beaucoup de forces d’inerties dans ces questions. Il y a des lenteurs administratives, c’est vrai. Mais, l’option du chef de l’Etat est claire. Dans le Pse, c’est clair. Ne sous-estimons pas ce qui est en train d’être fait. Même dans les médias vous vous rendez compte des efforts. Aujourd’hui, la fibre optique est dans votre salle de rédaction. On pend vos images et on les transporte.