A quelques semaines des élections locales de Janvier 2022, les magistrats ont voulu se laver de tout soupçon de collusion avec le régime en place et proclamé leur volonté de transparence dans la proclamation des résultats de ces élections. Se voulant clair et net, le président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS) a, devant la presse, démontré qu’aucune irrégularité ne pourra leur être reprochée lors de la proclamation des résultats des- dites élections.


Les magistrats veulent ainsi lever les équivoques. Souvent ils sont indexés par l’opposition de faire le jeu du pouvoir en place. Ousmane Chimère Diouf ne veut plus d’un tel cliché. Pour bien faire comprendre la quasi-impossibilité pour les magistrats de participer à un quelconque tripatouillage des résultats des élections, il a tenu à remonter le processus en amont, c’est-à-dire avant la proclamation des résultats. Et expliqué que les commissions départementales travaillent sur la base des procès-verbaux issus des bureaux de vote. Or, a-t-il rappelé, aucun magistrat n’est présent dans ces dits bureaux au moment du dépouillement. Et le président de l’Union des magistrats du Sénégal d’insister sur le fait que « tous les représentants de listes assistent à cette opération et signent les PV avec ou sans réserves». Le successeur du juge Souleymane Teliko note que tous les représentants de listes participent à ces travaux des commissions et détiennent des copies des procès-verbaux. Ce processus a fait dire au magistrat qu’il ne saurait y avoir d’équivoques liées à la sincérité de la proclamation des résultats. Ousmane Chimère Diouf a aussi rappelé le rôle des magistrats dans le processus électoral. « Il est noté un contentieux lié aux dépôts des listes. Il va se poursuivre avec la supervision des opérations pendant le scrutin par le biais des délégués de la Cour d’appel qui vont sillonner le territoire en se rendant au niveau des centres de votes. Il y aura aussi le travail des commissions départementales qui seront chargées de procéder au recensement des suffrages et de prononcer les résultats sans oublier le contentieux post-électoral lié à la contestation des opérations de vote et à la proclamation des résultats» a-t-il détaillé.

Sur une possible protection de justiciables par le président Macky Sall qui aurait dit qu’il a mis le coude sur des dossiers, les magistrats ont dit ne pas sentir concernés par une telle déclaration. Selon Ousmane Chimère Diouf, c’est une déclaration que les magistrats ont entendue au même titre que tous les autres Sénégalais. Il suppose que le Chef de l’Etat parle de dossiers avant la saisine de justice. « C’est avant que nous ne soyons saisis sans doute parce que c’est nous qui rendons la justice et personne d’autre ne peut le faire à notre place» a martelé le président de l’UMS.