Y. Ngom risque la prison à vie. Elle est accusée d’avoir voulu tuer son mari malade en lui injectant des médicaments, pour s’accaparer de la maison. Le mari a rendu l’âme quelques jours après. A la barre, elle a re connu les faits, accusant son mari de s’adonner à des pratiques maléfiques.

Mère de 6 enfants, Y. Ngom en court la réclusion criminelle à perpétuité. Elle est poursuivie pour tentative d’assassinat sur son propre époux. Selon l’enquête de la police, cette dame a tenté de mettre fin à la vie de son époux, M.L. Ndiaye, en lui faisant des injections afin de s’accaparer de sa maison. Les faits se sont déroulés le 30 mai 2020 au quartier Keur Massamba Gueye 2 de Thiès. Après le repas de midi, alors que son époux était dans sa chambre avec quelques membres de sa famille, Y. Ngom est allée leur demander de sortir pour qu’elle puisse s’occuper de son mari. Une faveur que ces gens lui ont accordée. Seule dans la chambre avec son mari, elle verrouille la porte pour ensuite  commettre son acte. Avec un oreiller, Y. Ngom étouffe d’abord M.L. Ndiaye dans son lit avant de lui faire une injection d’un médicament dénommé Dicynone. Ses cris sont entendus par une de ses filles qui a alerté son oncle B.L. Ndiaye. Ce dernier, pour s’enquérir de la situation, a défoncé la porte et a trouvé Y. Ngom en train d’étrangler son frère. Suite à cette intervention, ils ont trouvé dans la chambre une boîte de Dicynone contenant quatre ampoules injectables et à côté, une seringue.

Alertés, les éléments du poste de police des Parcelles Assainies (Thiès) ont une descente sur les lieux. Interpellée, Y. Ngom est inculpée de tentative d’assassinat. Placée sous mandat de dépôt, elle est jugée hier mercredi à la Chambre criminelle de Thiès. Devant la barre, elle a reconnu les accusations tout en soulignant qu’elle n’a pas commis cet acte pour s’accaparer de la maison de son époux qui est décédé deux semaines après cette injection. Y. Ngom a déclaré avoir agi sous l’emprise d’un esprit maléfique. « Ce jour-là, j’étais inconsciente. Il y avait quelques choses qui me faisait agir. Je l’ai étouffé avec un oreiller, puis je lui ai injecté un médicament avec une piqure. Je ne connais pas les raisons de mon acte. Ce n’est pas à cause de la maison que j’ai voulu le tuer« , a-t-elle dit.

Avant d’ajouter qu’elle était confuse à cause d’un esprit maléfique qui lui disait que son mari voulait la sacrifier avec ses enfants. Entendue à titre de partie civile, la fille de la victime, O.L. Ndiaye, a affirmé que son oncle B.L. Ndiaye lui avait fait part des désirs de sa tante Y. Ngom de tuer son père. Elle a estimé que sa tante a tué son père pour, peut être, s’accaparer de sa maison, parce qu’elle n’est pas au courant d’une maladie mentale qui pourrait l’attaquer.

Avocat de l’accusée, Me Ayi pense que si Y. Ngom avait l’envie de tuer son époux, elle n’allait pas en parler avec son frère B.L. Ndiaye et qu’elle allait aussi attendre la nuit pour poser son acte. Il a fini par plaider la clémence pour sa cliente. Pour le procureur de la République, Y. Ngom est une personne extrêmement dangereuse que l’on doit mettre hors état de nuire, soulignant que les faits de la tentative d’assassinat sont constants. En effet, il a requis la réclusion criminelle à perpétuité. La dame Y. Ngom sera fixée sur son sort le 16 mai 2022.