La tendance à un second tour lors des trois dernières élections présidentielles, exception faite de 2007 et les résultats des dernières élections législatives du 30 juillet 2017, font que « Macky Sall ne peut pas passer au 1er tour » au soir du 24 février 2019. Telle est la conviction du porte-parole de Rewmi d’Idrissa Seck, Abdourahmane Diouf. « C’est mathématiquement, statistiquement totalement impossible », tranche l’opposant. Ce, compte tenu, en plus, du jeu des alliances en perspective du scrutin présidentiel.

Invité du Jury du dimanche, émission présentée par Mamoudou Ibra Kane sur iRadio, de ce 3 février 2019, Abdourahmane Diouf persiste et signe : « Sur les trois dernières élections, c’est une tendance à un deuxième tour. »

Toutefois, indique-t-il, « 2007, du point de vue des statistiques électorales, doit être considéré comme une exception. L’exception que le président sortant, Me Wade en l’occurrence ait obtenu 55%. Ce qui n’est pas un raz de marée. Il y a eu juste 5% au dessus de la moyenne pour passer au 1er tour. Encore une fois, c’était une exception. Et, le président Wade avait bâti cette victoire exceptionnelle sur des résultats exceptionnels dans les grandes agglomérations urbaines où il y avait une forte présence démographique, à Dakar et Touba.

Pour pouvoir faire 55%, il a fallu que le président Wade fasse à Mbacké 82% des suffrages, et à Dakar, département très controversé, 52%. Ce sont ces chiffres exceptionnels à Dakar et à Mbacké qui lui ont permis de franchir la barre des 50%. Si vous regardez la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) dont le bloc est en train d’être reconduit pour l’élection présidentielle, toute proportion gardée, là où Wade avait fait 52% à Dakar, lors des dernières législatives il y a juste un an et demi, BBY a fait 33% ; un déficit de 19 points en terme de pourcentage, qu’il ne peut pas rattraper. Là où Wade avait fait 82% à Mbacké, ils ont fait à BBY, 35% ; un déficit de 47%. Vous ne pouvez pas faire 35% à Mbacké, faire 33% à Dakar et dépasser la barre des 40%. »

Poursuivant, l’opposant ajoute : « Si aujourd’hui, vous ajoutez à tout cela le jeu des alliances, regardez la coalition que nous (Idy2019) sommes en train de mettre en place, c’est pratiquement la coalition de l’opposition toute réunie. »

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