Le sommet Union africaine – Union européenne qui s’est ouvert à Luanda pose une préoccupation majeure et la nécessité de repenser entièrement les mécanismes de restructuration de la dette qui pèsent sur de nombreux pays africains. João Lourenço, président de l’Union africaine, a appelé à la mise en place d’outils plus équitables, estimant que l’architecture financière internationale actuelle ne permet plus aux États du continent de concilier développement et stabilité budgétaire.

Dans un contexte où plusieurs pays, dont le Ghana et la Zambie se heurtent à des restructurations longues et inefficaces, Lourenço a dénoncé les limites du Common Framework du G20, mis en place durant la pandémie. Selon lui, ce dispositif manque de rapidité, de coordination entre créanciers et de mécanismes réellement adaptés aux réalités économiques africaines.

La rencontre de Luanda intervient au moment où un groupe d’experts africains propose une transformation du traitement de la dette, en privilégiant un modèle de refinancement plutôt qu’un simple rééchelonnement. Leur approche consiste à remplacer les dettes les plus coûteuses par des instruments financiers plus soutenables, potentiellement financés par des droits de tirage spéciaux du FMI ou même par la vente d’une partie des réserves d’or de l’institution.

Cette discussion s’inscrit dans un cadre plus large, axé sur les chaînes de valeur, les minerais critiques, la transition énergétique et une volonté affirmée de bâtir un partenariat moins asymétrique entre l’Afrique et l’Europe. Le sommet entend ouvrir la voie à un modèle reposant davantage sur le co-investissement et la souveraineté industrielle plutôt que sur la logique traditionnelle d’aide et de dépendance. Zaynab Sangare