La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a tenu aujourd’hui un sommet virtuel extraordinaire consacré à la situation politique en Guinée-Bissau, au lendemain du coup d’État militaire survenu à Bissau. Réunis en visioconférence sous la présidence du chef d’État sierra-léonais Julius Maada Bio, les dirigeants ou leurs représentants ont examiné l’évolution de la crise et les risques qu’elle fait peser sur la stabilité de la région.

 

Cette rencontre, convoquée dans l’urgence, a permis aux chefs d’État de partager leurs évaluations sur les évènements qui ont mené à la prise de pouvoir par un Haut Conseil militaire. Les interventions ont rappelé la nécessité de préserver l’ordre constitutionnel et de condamner toute prise de pouvoir anticonstitutionnelle, considérée comme une menace directe pour la gouvernance démocratique en Afrique de l’Ouest. Les dirigeants ont insisté sur l’importance d’un retour rapide à un fonctionnement institutionnel normal, dans un climat apaisé et sécurisé.

 

Au cours des échanges, plusieurs préoccupations ont été mises en avant, notamment la fragilité persistante de la Guinée-Bissau, confrontée depuis des années à une instabilité politique chronique et à l’emprise de réseaux criminels. Le sommet a souligné que cette crise ne doit pas compromettre les récents efforts entrepris pour renforcer la gouvernance et consolider les acquis démocratiques dans la région. Les chefs d’État ont également réaffirmé la volonté commune d’accompagner le pays dans une solution durable, fondée sur le dialogue, la responsabilité et le respect de l’État de droit.

 

À l’issue des discussions, la CEDEAO a réitéré sa fermeté face à tout changement anticonstitutionnel de pouvoir. L’organisation envisage d’intensifier ses démarches diplomatiques afin d’obtenir des garanties sur la durée et les modalités de la transition annoncée, tout en se réservant le droit de prendre des mesures supplémentaires si les engagements pris ne sont pas respectés. Le sommet virtuel d’aujourd’hui marque ainsi une étape essentielle dans la réponse collective de l’Afrique de l’Ouest à une crise dont l’issue aura des répercussions pour l’ensemble de la région.