Daech a continué de présenter une menace constante et de susciter de vives inquiétudes au niveau international, au cours de la période considérée. S’il a continué de mettre à profit l’impact de la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) sur les États Membres, il n’a manifestement pris aucune mesure pour instrumentaliser le virus. 

La pandémie a continué d’influer sur l’activité terroriste dans les zones de non-conflit où la menace est réprimée du fait des entraves à la capacité des agents de se déplacer, de se réunir, de lever des fonds et de repérer des cibles viables. Dans bon nombre de secteurs, les confinements étaient plus généralisés au début de 2021 qu’en 2020, et des attentats préparés en prévision de l’assouplissement des restrictions en ces lieux ne sont pas exclus. Dans les zones de conflit, cependant, où les restrictions liées à la pandémie ont moins d’effet, la menace s’est déjà aggravée.

Le chef de Daech, Amir Muhammad Sa’id Abdal-Rahman al-Mawla (QDi.426), est encore réticent à communiquer directement avec ses partisans. Le commandement et le contrôle du groupe sur ses affiliés dans le monde se sont relâchés, même s’il continue de donner des directives et une certaine aide financière. L’autonomie dont bénéficient des organisations régionales affiliées à Daech s’est renforcée davantage, tout particulièrement en Afrique de l’Ouest et au Sahel, en Afrique centrale et en Afrique de l’Est, en Afghanistan et en Asie du Sud. Les États Membres estiment que l’aboutissement de cette évolution déterminera dans une grande mesure l’ampleur de l’incidence future de Daech à l’échelle mondiale. Ils soulignent également que le groupe continue de chercher en priorité à se regrouper et à renaître de ses cendres en Iraq et en République arabe syrienne, ses principales zones d’opérations. Évoquent-Ils. 

L’évolution la plus frappante au cours de la période a été l’expansion de Daech en Afrique, où des groupes désignés comme terroristes par le Conseil de sécurité ont fait le plus grand nombre de victimes. Certaines des affiliées les plus redoutables de Daech étendent leur influence et leurs activités sur le continent, notamment au-delà des frontières nationales. La propagation depuis le Mali vers le Burkina Faso et le Niger, les incursions depuis le Nigéria au Cameroun, au Niger et au Tchad et depuis le Mozambique en République-Unie de Tanzanie suscitent une vive préoccupation. L’un des événements les plus troublants au début de 2021 a été la dégradation de l’état de la sécurité dans la province de Cabo Delgado (Mozambique), où le groupe local affilié à Daech a attaqué et contrôlé brièvement un port stratégique près de la frontière tanzanienne, avant de se retirer avec son butin de guerre. Rajout-ils avant de suivre sur les combattants, les membres de leurs familles en Iraq et en Syrie.