Une fête de Tabaski bien célébrée. Malgré tout le tintamarre, les vendeurs de moutons et les commerçants semblent avoir la gueule de bois. Dans la banlieue, la reprise n’est pas effective, mais la saleté occupe des espaces.  Les agents de nettoyage tentent de tout évacuer.

 


 

Au lendemain de la fête de la Tabaski dans la banlieue, les choses n’ont pas encore bougé. Dans les points de vente de moutons, la saleté est visible.

Les propriétaires de moutons ont fait affaire. Dès lors, au lendemain de Tabaski, les nombreux troupeaux laissaient place aux tas d’ordures.  Des caisses qui faisaient office de bac à nourriture avaient été laissées sur place, du foin, de l’herbe mélangés à du sable. L’odeur est pestilentielle, au grand dam des riverains de Hamo 3 et de la Cité des enseignants. « C’est terrible ce qui se passe, car ils devaient tout nettoyer après avoir amassé une fortune.  Chaque année, ils sont nombreux à débarquer pour vendre leurs petits ruminants », s’exclame une dame affectée et dépitée. Aucun mouton ne traîne. Les ménages ont tout emporté. Dès lors, des gens s’organisent pour nettoyer les lieux.  « Nous avions parqué nos moutons ici, nettoyer et rendre les lieux propres nous incombe », admet M. Fall, vendeur de moutons.

 

Reprise timide des activités, absence d’embouteillages

 

Lendemain de Tabaski rime avec une activité économique en récession. C’est le cas au niveau de quelques marchés dans le département de Guédiawaye. Au niveau de la commune de Golf Sud, bon nombre de commerçants ont baissé pavillon. Des rideaux en fer, des grilles et autres chaînes sont utilisés pour cadenasser les lieux. Quelques commerçants avaient justement ouvert pour espérer tirer profit du « ndéwénal » des enfants. Cheikh est seul dans sa boutique. A longueur de journée, il écoute les dernières informations. « Bon on tente de gérer le coup, les gens ne sont pas encore rentrés, mais nous devons trouver des sous car nous ne devons pas rester les bras croisés », souligne ce commerçant. Au marché Thiaroye dans le département de Pikine, pas d’activité. Tout est au ralenti. « C’est normal car il y a un manque de marchandises et les gens ne reviennent que la semaine prochaine », peste Doudou.

De Guédiawaye à Yeumbeul, les commerçants ont presque tous fermé boutique. Au marché Fith Mith, Thierno Sarr qui habite Yeumbeul a préféré ouvrir. Actif dans la vente de produits cosmétiques, il se dit « bien reposé ». « Ce calme est dû au fait que la plupart des gens n’habitent pas Dakar. Et ils n’ont que la Tabaski pour aller communier avec leur famille. Quoi de plus normal », renchérit-il.

Du côté des populations, c’est la grande débrouillardise, les poches trouées avec les dépenses de Tabaski.