Les électeurs de 16 municipalités libyennes se sont rendus aux urnes samedi, achevant la troisième et dernière phase des élections municipales lancées en novembre 2024. Selon la Haute Commission électorale nationale (HNEC), le taux de participation a atteint 68 % parmi les 63 169 électeurs inscrits. Le dépouillement des bulletins était encore en cours dimanche, alors que les autorités électorales supervisaient le processus de tri et de vérification des résultats.
Cette ultime phase, organisée dans des zones initialement jugées sensibles sur le plan sécuritaire, vient clore un processus électoral progressif étalé sur près d’un an. La première phase avait concerné 58 des 143 municipalités et s’était déroulée en novembre 2024. La seconde, tenue en août dernier, avait impliqué 33 municipalités sur les 49 prévues.
Le Premier ministre du gouvernement d’union nationale, Abdul Hamid Dbeibah, a salué la reprise du processus électoral, la présentant comme une preuve de la capacité des Libyens à « pratiquer la démocratie efficacement ». La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a également salué la tenue du scrutin, soulignant l’importance de l’accord entre la HNEC et les autorités locales pour permettre la tenue des élections dans des conditions acceptables. L’organisation onusienne a qualifié ce processus d’étape essentielle vers la restauration de la légitimité des institutions locales.
La Libye reste marquée par une profonde division politique entre deux gouvernements concurrents. À l’ouest, le gouvernement d’union nationale basé à Tripoli est dirigé par Abdul Hamid Dbeibah. À l’est, un exécutif nommé par la Chambre des représentants en 2022 et dirigé par Osama Hammad siège à Benghazi, étendant son autorité sur une grande partie de l’est et du sud du pays.
Alors que l’impasse politique persiste depuis des années autour de la question de la légitimité des institutions nationales, de nombreux Libyens espèrent que ces élections locales ouvriront enfin la voie à l’organisation de scrutins parlementaires et présidentiels, maintes fois reportés. Ces avancées sont perçues comme des étapes indispensables vers la réunification politique du pays et la consolidation de la démocratie.