Accusée d’avoir facilité des exactions au Soudan sous le régime de l’ancien président Omar el-Béchir, la banque française BNP Paribas a rejeté mardi la décision rendue par un tribunal américain la jugeant complice de violences. L’établissement a annoncé son intention de faire appel et espère obtenir l’annulation du verdict.

La décision judiciaire, rendue la veille, a eu un impact immédiat sur les marchés financiers. Lundi, le titre BNP Paribas a chuté de 10 % à la Bourse, à la suite de la déclaration du tribunal selon laquelle la banque aurait contribué, par ses services financiers, à des actes relevant du génocide au Soudan. Selon les magistrats américains, la banque aurait permis au régime d’Omar el-Béchir de contourner les sanctions internationales, facilitant ainsi le financement de sa politique répressive.

BNP Paribas réfute fermement ces accusations. Dans un communiqué, la banque précise que ses activités au Soudan ont été menées dans le respect du droit européen et suisse en vigueur à l’époque. Elle souligne également ne subir « aucune pression pour parvenir à un règlement » à l’amiable dans cette affaire.

Le jugement fait suite à une plainte déposée aux États-Unis par trois ressortissants soudanais, qui accusent la banque d’avoir indirectement participé aux violences subies par la population civile. Cette affaire remet une nouvelle fois en lumière les responsabilités potentielles des institutions financières dans les zones de conflit, ainsi que les risques juridiques liés aux opérations internationales des grandes banques.