Selon une analyse récente de Bank of America, la probabilité d’une restructuration de la dette extérieure du Sénégal s’accroît dans un contexte marqué par des tensions budgétaires et un accès plus coûteux aux marchés internationaux. La banque américaine estime que la combinaison d’un endettement élevé, d’un service de la dette en progression et d’un environnement financier mondial moins favorable augmente la pression sur les finances publiques du pays.
Cette appréciation intervient à un moment où plusieurs économies africaines subissent les effets de taux d’intérêt internationaux plus élevés, d’un resserrement des conditions de financement et d’un ralentissement des investissements extérieurs. Pour le Sénégal, ces éléments se traduisent par une marge de manœuvre budgétaire réduite et un recours plus fréquent au financement domestique, une stratégie qui ne peut suffire à long terme si les besoins de refinancement restent importants.
L’éventualité d’une restructuration n’implique pas un défaut imminent, mais elle reflète une interrogation croissante sur la capacité du pays à maintenir une trajectoire de dette soutenable sans réaménagement de ses échéances ou sans soutien additionnel de ses partenaires financiers. Dans le secteur bancaire comme parmi les investisseurs, cette analyse alimente un débat sur l’évolution des risques souverains en Afrique de l’Ouest, où plusieurs États ont déjà dû renégocier leurs obligations ces dernières années.
Pour les autorités sénégalaises, l’enjeu consiste désormais à rassurer les marchés en mettant en avant les perspectives de croissance du pays, la mise en œuvre de réformes structurelles et la discipline budgétaire visant à stabiliser la trajectoire de la dette. L’attitude des bailleurs internationaux, ainsi que la capacité du pays à attirer des investissements productifs, jouera un rôle central dans la gestion de cette phase délicate.
Dans ce contexte, la sortie progressive du Sénégal sur les marchés internationaux dépendra de la crédibilité de sa stratégie économique et de la confiance que les investisseurs accorderont à ses perspectives à moyen terme. Une restructuration, si elle devait se concrétiser, serait analysée non comme un signe d’échec, mais comme un ajustement destiné à restaurer une stabilité financière durable. Zaynab Sangare











































