Le gouvernement sud-africain a officiellement déclaré la violence basée sur le genre et le féminicide comme un «désastre national», une décision historique rendue possible grâce à une mobilisation citoyenne d’une ampleur inédite. Cette reconnaissance intervient après une campagne menée par l’organisation Women for Change, qui a recueilli plus d’un million de signatures pour exiger que l’État agisse face à l’augmentation dramatique des violences contre les femmes.
À travers le pays, des milliers de femmes ont participé à un arrêt national symbolique, cessant toute activité domestique, professionnelle ou estudiantine. À midi, un «lie-down» silencieux de quinze minutes a été observé dans les grandes villes pour rendre hommage aux nombreuses victimes, alors que le pays enregistre en moyenne une quinzaine de féminicides par jour selon certaines sources.
La déclaration du Centre national de gestion des catastrophes ne confère pas de pouvoirs d’urgence exceptionnels, mais elle permet d’accélérer et de renforcer les mécanismes existants, notamment en matière de justice, de prévention, de soutien psychologique et d’assistance médicale. Le gouvernement affirme que toutes les institutions, du niveau national aux municipalités, doivent désormais agir de manière coordonnée pour endiguer cette crise.
Cette décision marque un tournant dans la reconnaissance institutionnelle de la violence de genre en Afrique du Sud. Les organisations féministes et les acteurs de la société civile attendent désormais des mesures concrètes, un financement accru et une transparence totale dans la mise en œuvre des engagements publics. Elles rappellent que cette crise systémique menace la cohésion sociale, l’égalité et le développement économique du pays, et nécessite une réponse durable plutôt qu’un geste symbolique. Zaynab Sangare



































