Alors que la Côte d’Ivoire entre dans une période électorale déterminante, les autorités réaffirment leur engagement en faveur d’une gestion rigoureuse des finances publiques. L’objectif annoncé est ambitieux : ramener le déficit public à 2,9 % du produit intérieur brut d’ici à 2026, en conformité avec les critères de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), tout en préservant un niveau élevé d’investissement public.

Après avoir enregistré un déficit de 6,6 % du PIB en 2021, le pays est parvenu à le réduire à 5,1 % en 2023. Le gouvernement entend poursuivre cet effort d’assainissement budgétaire sans compromettre la dynamique de croissance ni la transformation structurelle de l’économie.

Le ministre du Budget, Moussa Sanogo, souligne que cette stratégie repose sur une approche proactive de l’investissement public et une meilleure efficacité de la dépense. Selon lui, le service de la dette doit être perçu comme un investissement anticipé, mis en œuvre pour soutenir durablement la création de richesse. Il rappelle que la Côte d’Ivoire a enregistré, au cours des quinze dernières années, un taux de croissance annuel moyen situé entre 6 % et 7 %, une performance notable dans le contexte régional. Ce cadre de croissance soutenue justifie le maintien d’un haut niveau d’investissement dans les secteurs prioritaires.

Depuis 2022, des réformes de fond ont été engagées pour renforcer la mobilisation des ressources internes et améliorer la qualité de la dépense publique. Parmi les axes prioritaires figurent la digitalisation des administrations fiscales et douanières, la lutte renforcée contre la fraude et l’évasion fiscale, ainsi que la réduction progressive et ciblée des exonérations fiscales. Ces efforts visent à porter le taux de pression fiscale, encore situé à 13,3 % en 2023, vers le seuil communautaire de 20 % défini par l’UEMOA.

L’optimisation des investissements publics constitue un autre pilier de cette stratégie. Le gouvernement met l’accent sur l’efficacité des projets financés, en veillant à ce qu’ils génèrent un impact économique et social tangible. L’objectif est de maximiser les retombées sur la croissance, l’emploi et le bien-être des populations, tout en respectant les impératifs de soutenabilité budgétaire.

Parallèlement, l’État maintient un effort d’investissement soutenu, supérieur à 4 000 milliards de francs CFA par an, avec des priorités claires dans les domaines des infrastructures, de l’éducation, de la santé et de la sécurité. Cette orientation traduit la volonté de concilier rigueur budgétaire et développement inclusif, dans un contexte international marqué par l’incertitude économique, l’instabilité des prix des matières premières et les tensions géopolitiques.

La trajectoire adoptée par la Côte d’Ivoire vise ainsi à renforcer la résilience de l’économie nationale, à restaurer les équilibres macroéconomiques et à inscrire durablement la croissance dans un cadre soutenable et équitable.