En Tunisie, plus de 100 membres du principal parti islamiste ont démissionné. Une situation qui intervient au milieu d’une crise politique profonde exacerbée par la décision du président Kaïs Saied d’assumer tout le pouvoir exécutif. Les responsables protestent contre les choix de la direction du mouvement, qui selon eux, empirent la situation politique et économique du pays.

113 responsables du principal parti du parlement tunisien, Ennahdha ont annoncé le 25 septembre leur démission. Les députés du parti islamiste dénoncent les choix de la direction du mouvement face à la crise politique du pays et un manque de réformes au sein du parti. Dans un communiqué publié dans les médias locaux, les responsables indiquent que la direction d’Ennahdha est responsable d’une part importante de la détérioration de la situation socio-économique et politique dans le pays.

Cette décision intervient quelques jours après que le président Kaïs Saied a publié un décret prorogeant la suspension des pouvoirs du Parlement, de l’immunité de tous les législateurs et des avantages qui leur avaient été accordés, ainsi que le gel des salaires de ceux-ci. Parmi les responsables démissionnaires du parti Ennahdha figurent des anciens ministres et des membres des conseils régionaux.

La décision du président tunisien Kaïs Saied d’assumer tout le pouvoir exécutif après le limogeage en juillet du Premier ministre, accentue la crise politique du pays, selon des observateurs. Les membres du principal parti du parlement regrettent que les dirigeants du mouvement n’aient pas réussi à contrer les actions du Chef d’État.