Le collectif Noo Lank a été informé hier de l’interdiction de sa manifestation prévue ce vendredi, malgré le fait que la lettre d’information a été introduite depuis plus d’une semaine. Nous dénonçons vivement cette pratique du préfet qui vise davantage à déstabiliser qu’autre chose.

Mais dans le fond, ses motivations invoquées dans sa lettre sont encore plus scandaleuses. Il a invoqué des risques de troubles à l’ordre public, des risques de propagation de la covid et l’entrave à la liberté de circulation. Or, ainsi que le rappelle la cour suprême dans son arrêt no 19 du 23 mai 2019 :

 » Viole l’article 14 de la loi n° 78-02 du 29 janvier 1978 relative aux réunions, l’autorité administrative qui, pour interdire une manifestation prévue sur la voie publique, s’est bornée à invoquer des menaces de troubles à l’ordre public, sans établir une insuffisance de forces de sécurité nécessaires au maintien de l’ordre. »

En ce qui concerne le risque de propagation de la Covid, aucune disposition n’est en vigueur actuellement pour interdire les rassemblements au risque de propager le virus, et les lieux les plus rassembleurs accueillent toujours du monde.

Cela est suffisant pour prouver que le préfet est dans l’erreur manifeste. Si nul n’est censé ignorer la loi, le préfet n’est pas censé la violer en toute connaissance de cause puisque cette décision de la cour suprême a précisément été prise contre la préfecture de Dakar.

Mais, nous avons décidé de prendre à témoin l’opinion nationale et internationale et démontrer ainsi notre attachement au respect de l’ordre public en ne répondant pas sa manoeuvre indigne qui est aussi une stratégie de provocation pour nous présenter comme des militants de la violence, irrespectueux de la loi, alors que c’est bien lui qui l’est comme le prouve l’arrêt de la cour suprême.

Cela ne signifie pas que nous allons continuer d’accepter l’arbitraire du préfet. Nous comptons tenir notre manifestation le Vendredi 17 Septembre 2021.

En attendant, nous allons continuer de mobiliser les sénégalais et organisations pour une manifestation plus massive, afin de démontrer clairement au gouvernement que le peuple est à bout d’efforts et de sacrifices en ce qui concerne la hausse des prix des denrées et la cherté de la vie de manière générale. Ce délai sera aussi l’occasion d’observer les effets de l’arrêté du ministre du commerce.

Le collectif estime que ce délai n’est pas une barrière à l’atteinte de ses objectifs, contrairement à ce que pourrait penser le préfet et son donneur d’ordre qui, par cet arrêté d’interdiction, pensent nous déstabiliser.

Nous avons l’expérience de leurs manœuvres. Nous restons zen, déterminés et lucides sur notre stratégie de lutte contre la vie chère au bénéfice de tous les sénégalais.

C’est un combat de mobilisation, d’endurance et d’intelligence. Le préfet et le gouvernement ne peuvent pas cacher ou effacer la dure réalité des sénégalais par des artifices administratifs. Il est prévu une marche à Guediawaye ce dimanche. Noo lank y sera et appelle à y participer massivement .Le collectif réitère son engagement à défendre les intérêts du peuple face à un gouvernement qui le charge de toutes les taxes pour continuer de financer son train de vie dispendieux et sans prendre la peine de limiter et réduire ses propres dépenses superflues, gaspillages et fonds politiques ni combattre les détournements en son sein ainsi que les nombreuses exonérations fiscales aux grandes entreprises étrangères.

 

Il invite les senegalais à se tenir prêts pour les prochaines manifestations que le  collectif compte mener avec les syndicats, partis, organisations de la société civile et commerçants qui sont aussi atteints par les taxes douanières, portuaires et fiscales de toutes natures, sans oublier les centaines de milliers de boutiquiers du pays, victimes de racket par les agents publics du commerce ainsi que les vendeurs des marchés durement concurrencés par les grandes enseignes étrangères qui les menacent.

 

Contre toutes ces agressions, nous devons nous liguer et non nous diviser pour changer la situation.