SEYBANI SOUGOU resserre la vis sur le Président du Conseil constitutionnel. Dans une missive parcourue par 24 Heures, le juriste pointe ce qu’il serait convenu d’appeler le summum du cynisme et de l’amalgame dans la décision n°3C/2021 du Conseil Constitutionnel sur le re- cours de l’opposition portant sur la retouche du Code pénal et du Code de procédure pénale.
«Monsieur, Dans une contribution intitulée «Quelle justice pour la démocratie en Afrique» publiée dans la revue Pouvoirs n°129 -avril 2009- p.57-64 ; vous écriviez à juste titre qu’en Afrique, que La loi sert d’alibi à des dirigeants politiques qui ont bâti leur pouvoir sur
la terreur et la barbarie pour satisfaire des intérêts sordides», a-t-il rappelé à Papa Oumar Sakho. Et de pointer : «Si la loi sert d’alibi à des dirigeants cupides et corrompus en Afrique, comme Macky Sall, c’est bien parce qu’il y a des juges soumis».
Seybani Sougou de rafraîchir encore la mémoire du magistrat :«Vous écriviez que même du temps de l’apartheid, les tribunaux sud-africains avaient réussi à modérer les effets de certaines lois incompatibles avec les normes constitutionnelles démocratiques, les traités et les conventions internationales. Les tribunaux sud-africains ont réussi cette prouesse extraordinaire, dans un contexte d’apartheid parce que certains juges n’étaient pas soumis». Et de marteler : «La soumission est un CHOIX».
Le juriste d’avertir : «Votre mandat au Conseil Constitutionnel prendra fin le 11 aout 2022, à minuit pile.
N’attendez surtout pas qu’on vous le rappelle pour partir (Ndiaw Diouf et Mandiogou N’Diaye ont traîné les pieds et ont été contraints, suite aux nombreuses alertes de partir au terme de leur mandat).Votre départ de la plus haute institution judiciaire ne sera pas une perte: ni pour le Sénégal, ni pour l’état de droit».