Il convient de dénoncer avec la plus grande vigueur l’irruption spectaculaire d’un huissier, accompagné de gendarmes dans les locaux du groupe de presse (D-MEDIA), pour procéder à l’inventaire du matériel en vue d’une « éventuelle procédure de saisie ».

A supposer qu’il y ait une absence, une omission de déclarations fiscales ou une dette fiscale, cela ne justifie nullement la mise en œuvre de procédures contraignantes, démesurées et totalement disproportionnées par les services du fisc, dont l’objectif inavoué est clairement le démantèlement et la « mise à mort » d’une entreprise de presse, dont la ligne éditoriale qui est d’informer juste et vrai, dérange au plus niveau, le régime moribond de Macky SALL.

Dans tous les pays démocratiques, la presse jouit d’un statut spécifique, car elle est un des piliers de la démocratie. En France, de nombreuses mesures ont été prises en matière fiscale, pour favoriser la liberté de la presse (TVA à taux super-réduit pour la presse papier et numérique, exonération de la CET (contribution économique territoriale) pour les diffuseurs de presse, déduction fiscale des investissements des entreprises de presse, réduction d’impôt des particuliers pour des dons effectués en faveur des entreprises de presse ; réduction d’impôts des particuliers pour souscription au capital des sociétés de presse, etc…).

En France, la loi de 2018, dite « Loi Essoc » introduit la notion de « droit à l’erreur ». En matière fiscale, le droit à l’erreur permet au contribuable (particulier, professionnel ou entreprise), de régulariser sa situation en cas d’inexactitudes ou d’omissions dans une déclaration fiscale, sans payer de pénalité. Les entreprises en difficulté pour payer leurs impôts bénéficient d’un accompagnement et peuvent demander à bénéficier d’allégements fiscaux, d’étalements, de délais de paiement, de remises gracieuses ou même de prêts de l’Etat. Par ailleurs, des mesures fiscales d’urgence, et exceptionnelles ont été mises en œuvrepour soulager les entreprises impactées par la Covid-19.

Au regard de ce qui tout précède, il apparait clairement que les mesures prises à l’encontre du groupe D-média sont totalement disproportionnées, et s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie de déstabilisation de la presse libre et indépendante. Ces mesures sont d’autant plus injustifiées que certaines entreprises de presse proches du régime bénéficient de remises gracieuses. Le principe d’équité et de justice fiscale n’est donc pas respecté (2 poids, 2 mesures).

Tous les démocrates et citoyens sénégalais attachés à la démocratie, au pluralisme et à la liberté d’information doivent se mobiliser pour défendre le groupe D-MEDIA, victime d’une tentative d’intimidation, au moment où les prédateurs de l’économie sénégalaise, les voleurs de deniers publics, les délinquants en col blanc du régime et les députés passeurs se pavanent en toute liberté.
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Le Groupe D-media emploie des centaines de Sénégalais (des pères et mères de famille) et participe à l’essor économique et social du pays. Par conséquent, le groupe D-MEDIA doit être préservé et si la dette fiscale est avérée, des délais de paiement doivent être établis en fonction du montant de la dette et des ressources financières de l’entreprise. Les agents du fisc en charge de ce dossier, doivent refuser d’être le bras armé du régime.

Si la loi était appliquée dans toute sa rigueur par les services du fisc, un journal comme Le Soleil aurait disparu depuis belles lurettes.

En matière fiscale, le 1er coupable, c’est Macky SALL himself. Pour mémoire, en 2012, la déclaration de patrimoine de Macky Sall publiée au JO n° 6660 du mardi 24 avril 2012, était inexacte, insincère et mensongère (Macky Sall qui n’a publié aucun compte bancaire, est en infraction avec la législation fiscale, puisqu’il n’a pas payé ses impôts dans les formes prévues par la réglementation en vigueur). Macky Sall n’est pas seulement un président-délinquant ; c’est un mauvais citoyen qui ne paye pas tous ses impôts.

Oui, D-MEDIA doit payer sa dette fiscale, si cette dette est avérée. Mais en aucune façon, une dette fiscale ne peut conduire à la liquidation d’un groupe de presse, dans un contexte où de nombreuses entreprises subissent encore de plein fouet, les effets liés à la crise de la Covid-19.

Tout ce qui est excessif et insignifiant. Le débarquement d’un huissier dans les locaux de D-MEDIA (groupe de presse), accompagné de gendarmes zélés (dont on se demande s’ils n’ont pas autre chose à faire) est totalement ridicule. Sous le magistère de Macky Sall, gendarmes et policiers sont utilisés, des fois, pour des missions qui relèvent de l’enfantillage.

L’affaire D-MEDIA dépasse la simple personne de BOUGANE DANY GUEYE : c’est le pluralisme et la liberté d’informer qui est en jeu.
Il faut résister et faire face au régime MONSTRUEUX DE MACKY SALL.