Le dernier rapport sur l’activité manufacturière mondiale publié ce 1ᵉʳ décembre tire un signal d’alarme avec l’industrie en Asie comme en Europe continue de s’enfoncer dans un cycle de contraction. Les indices PMI montrent un recul quasi généralisé, révélateur d’une faiblesse durable de la demande internationale. Les usines chinoises, longtemps moteur de la fabrication mondiale, tournent bien en dessous de leurs capacités. Les industriels coréens, japonais, allemands et italiens enregistrent également des baisses de commandes qui confirment le ralentissement.

Cette situation n’est pas anecdotique, elle s’inscrit dans une conjoncture déjà minée par les tensions commerciales croissantes. Les États-Unis multiplient les mesures protectionnistes, créant une incertitude stratégique pour les exportateurs. Plusieurs accords commerciaux attendus se retrouvent bloqués, compliquant les plans d’expansion des entreprises. Les fabricants d’électronique voient les marges se réduire, tandis que l’automobile européenne tente désespérément de se réinventer dans un marché fragmenté.

Les répercussions sont visibles dans les chaînes d’approvisionnement, qui s’ajustent à une vitesse inhabituelle. Les entreprises ralentissent leurs investissements, les recrutements marquent le pas et les gouvernements s’inquiètent d’un possible choc industriel durable. Dans un monde où les services gagnent du terrain, la contraction du secteur manufacturier demeure un indicateur sensible de l’état réel de l’économie.

Si l’industrie est le thermomètre de la santé économique mondiale, alors le monde entre dans l’hiver avec une fièvre dont on ne connaît ni l’origine précise ni le remède. Zaynab Sangarè