La « prière des deux rakkas », commémorée le 5 septembre de chaque année à Saint-Louis, représente ’’une étape importante’’ de la célébration du magal, en souvenir du départ en exil au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme, l’une des principales confréries musulmanes sénégalaises, analyse un dignitaire mouride.


Le 5 septembre 1895, venu répondre à une
convocation de l’autorité coloniale, Cheikh Ahmadou Bamba effectuait une prière de deux ’’rakkas’’ dans le bureau du gouverneur de l’Afrique occidentale française (AOF), à Saint-Louis. Un évènement qui annonçait le départ en exil du mouridisme qui profitera de son exil au Gabon pour tracer « irréversiblement’’ la voie du mouridisme, a souligné Serigne Ameth Fall, président du ’’kurel’’ commémorant chaque année le « magal des deux rakkas’’ à Saint-Louis. Le Cheikh s’était alors « engagé résolument pour libérer l’islam de l’emprise coloniale et qui finira de rayonner à jamais de Touba, sa ville Sainte vers tout le Sénégal, l’Afrique et le monde », estime Serigne Ameth Fall. A la gouvernance de l’AOF à Saint-Louis, face à un « conseil privé’’ mis en place par le colonisateur, Cheikh Ahmadou Bamba, avait fait face à « un procès inique que l’histoire retiendra pour toujours », rapporte des archives de l’époque. Selon Serigne Fall, le Sénégal était certes « déjà islamisé avant Serigne Touba, mais son travail et sa foi, ont fait que la propagation de la religion musulmane avait atteint toutes les limites géographiques du pays ». Aussi le président du « kurel » des deux « rakaas » a-t-il insisté sur « la portée historique et religieuse des deux rakaas », un acte que Serigne Touba avait posé dans le but « d’allumer devant les colonisateurs, la flamme de l’islam, qui brillera toujours et à jamais ».

Des images pour illustrer l’histoire de cet événement historique du mouridisme.